La Chambre de commerce de Libreville a servi de cadre à la sortie officielle d’un nouveau groupe politique, le 27 mars dernier. Il s’agit du MPG qui se présente comme un mouvement centriste pouvant soutenir l’action de la majorité ou de l’opposition, selon qu’elle participe de la recherche de l’équité et de meilleures conditions de vie pour les populations. «Nous patriotes gabonais, ne sommes pas dupes. Nous soutiendrons et appuierons sans exclusivité tout programme et toute lutte qui vise la transformation sociale. Nous n’avons pas de camp privilégié. Notre camp, c’est le Gabon. Notre seule ambition est le progrès social et la dignité des populations», a déclaré Frédéric Tom Mambenga.
Outre Frédéric Tom Mambenga, son président, ce mouvement compte aussi Pamphile Toung Ndong, vice-président et Paul Moussavou Mombo, secrétaire général. Avec cette association qui arrive une quinzaine de mois avant la prochaine présidentielle, les responsables du MPG estiment que le «constat s’impose à tous les patriotes lucides : toutes les couches sociales actives sont responsables de la situation anomique de notre pays, le Gabon, ne serait-ce qu’au regard de la démission quasi générale qui fait maintenir notre pays dans une situation sociale inique où la paupérisation, le délitement des mœurs, la perte des valeurs et l’individualismes gagnent les classes moyennes et cultivées». «Il est impérieux, face à l’incivilité politique et sociale, face à l’impuissance des pouvoirs publics et face à la montée inquiétante d’une mentalité de la survie et de la triche, de rompre la régression des valeurs collectives afin de redonner du sens à notre vouloir vivre ensemble», a lancé Frédéric Tom Mambenga.
Les leaders de ce groupe se sont insurgés contre ce qu’ils qualifient de «prétendue opposition qui s’est engraissée des privilèges et qui veut faire oublier qu’elle est coupable de l’anomie qui nous cloue à la survie». Autrement dit, ils ont affirmé avoir sonné le tocsin pour dénoncer et surtout condamner la stratégie qui consiste à désigner certaines personnes comme responsables de la situation dans laquelle se trouve le Gabon. Une situation dans laquelle, relèvent-ils, se retrouve le pays entier alors que des personnes de toutes les ethnies, dans la haute administration, se sont «abusivement enrichies avec les fonds publics». Au-delà de cet enrichissement illicite de certains hauts cadres de l’administration, le président du MPG a dénoncé l’ «embrigadement des richesses et des biens de la patrie par une minorité sociale», le gaspillage et la course effrénée au matériel, des «pratiques syndicales extrémistes qui ne pensent pas à l’intérêt général», les discours «ethniques ou xénophobes» qui sapent les fondements de l’unité nationale, ainsi que le «système néocolonial entretenu par quelques réseaux politiques français».
Pour clore son propos, Frédéric Tom Mambenga a déclaré à l’assistance, composée en majorité de jeunes, que «les patriotes gabonais ont le devoir historique de réagir pour renverser le cours actuel des choses et offrir des perspectives de transformation sociale grâce un sursaut patriotique». Et un jeune homme vêtu d’un t-shirt à la gloire de cette association de déclarer son désarroi face à la position centriste de ce groupe. «C’est clair que 2016 est proche. On va voir de plus en plus de partis et associations comme ceux-ci renaître de leurs cendres. C’est le temps du business», a-t-il lancé.