Face à la campagne de presse et aux attaques dont elle est l’objet de la part d’hebdomadaires proches de la présidence de la République, l’ancienne maire de Mounana a confié être prête à mettre sa fille à la disposition du corps médical pour faire passer le test ADN à la fille qu’elle a eue avec Omar Bongo. En tout cas, nombreux dans l’opinion estiment que «la presse du Palais a lancé un faux scoop».
«D’où sort donc l’idée qu’Onaïda Maïsha ne serait pas la fille d’Omar ? Est-ce parce qu’elle a initié une procédure judiciaire contre Ali Bongo, parce que celui-ci est le seul des héritiers à n’avoir pas produit un acte de naissance en bonne et due forme ? s’est interrogé un ancien médecin proche d’Omar Bongo de son vivant. «C’est un mensonge trop maladroitement fabriqué». Cette semaine, deux journaux que l’on sait proches de la présidence de la République, Le Douk Douk et La Griffe, ont indiqué que Marcel Sandja, cinéaste et agent à l’Institut gabonais de l’Image et du Son (IGIS), était le vrai géniteur, non seulement d’Onaïda, mais aussi de l’autre enfant de Chantal Myboto, mort par noyade il y a quelques années au domicile familial.
Omar est le père d’Onaïda
«Dans une belle prose, digne d’une histoire à dormir debout, les deux hebdomadaires du Palais affirment que Chantal et Marcel se sont connus, alors que l’aînée des filles Myboto avait 16 ans, et que malgré plusieurs ruptures, Marcel Sandja ne revenait dans la vie de Chantal que pour lui faire des bébés», a ironisé un membre de la famille incriminée. Sarah M. Y., une proche des personnes vilipendées, estime que «le père d’Onaïda c’est Omar». Elle ajoute qu’elle sait que «Chantal et sa fille sont attaquées dans la presse d’Ali parce qu’il y a une plainte en France contre qui vous savez». Pour elle, «au lieu de faire ça, Ali Bongo doit présenter des papiers conformes, faut pas chercher des diversions ; de toutes façons, personne n’a pris cette information, ce faux scoop, au sérieux».
À travers un point presse organisé le vendredi 27 mars à Libreville, Paul Marie Gondjout, éminent membre de l’Union nationale et époux de Chantal Myboto, a rendu public son indignation face aux écrits de Le Douk Douk. Non sans laisser entendre que Marcel Sandja est «ami», il a martelé être «fier de [son] épouse, fier de la femme et de la mère qu’elle est, fier de ce qu’elle a accompli dans ce pays, fier de son vécu, et fière de ce qu’elle représente d’espoir et de valeurs pour de très nombreuses personnes.» L’essentiel de cette déclaration qui fera l’objet d’un article par ailleurs.
Luttes féroces pour l’héritage ou «Dallas au Gabon»
La succession Omar-Bongo a pris une tournure tonitruante depuis quelques semaines, après la révélation, par le journal français en ligne Mediapart, du «riche héritage» que vont se partager les 53 héritiers de l’ancien chef de l’Etat. Avec Delta Synergie, la pieuvre présente dans tous les secteurs économiques du Gabon, avec la découverte de trois comptes à Monaco, il était dit que la guerre serait féroce entre les héritiers.
Les attaques auxquelles l’opinion assiste depuis quelques jours montrent que les héritiers ne se feront aucun cadeau. Mais est-ce une raison, se demande Sarah M. Y., de fabriquer des histoires, de verser dans une espèce de «révisionnisme», et de vouloir une autre «vérité officielle» ? Tous les coups sont-ils permis ? En tout cas, de sources concordantes, Chantal Myboto-Gondjout, qui dirait connaître chaque enfant d’Omar Bongo individuellement, est disposée à soumettre sa fille au test ADN pour prouver qu’elle est bien l’enfant d’Omar Bongo. «La procédure est bien entendu possible en France et elle est maintenant encadrée au Gabon avec la loi 1/2011 du 25 septembre 2011 relative à la protection des données à caractère personnel», a noté dans un autre contexte Paul Marie Gondjout, le 27 mars 2015 à Libreville.
Dans cette affaire de succession, Ali Bongo avait indiqué, par l’intermédiaire de ses avocats, qu’il réclamait sa part dans l’héritage. Son statut de chef d’Etat ne le dispensant pas de le faire.