Certains Gabonais familiers de la France le surnomment ironiquement « la dune du Pilat ». Impossible, en effet, de ne pas voir ces tonnes de sable entassées en bordure de la corniche de Libreville et dépassant largement une barrière de tôles. Pour le moment, c’est la seule concrétisation du – mal nommé – « Champ triomphal ». Ce projet pharaonique, lancé fin 2013, est devenu un chantier fantôme, comme tant d’autres dans le pays. Il est l’un des symboles du ralentissement de l’économie locale, engagé bien avant la chute des cours du pétrole, la principale ressource du Gabon, quatrième producteur d’or noir en Afrique subsaharienne.
Sur un panneau géant planté en bordure du chantier, un photomontage représente le Champ triomphal achevé. Le projet de 42 hectares et d’un demi-milliard de dollars (450 milliards d’euros) y est détaillé. Il doit comprendre une luxueuse marina, un centre de conférences, deux gratte-ciel, des centres commerciaux, des logements, des terrains de sport et une île artificielle. Le président Ali Bongo, élu en 2009 après la mort de son père, Omar, au terme d’un scrutin controversé, voulait en faire le symbole de l’émergence économique du Gabon.... suite de l'article sur Autre presse