Depuis quelques jours à l’Union du peuple gabonais (UPG-Légaliste), un bras-de-fer s’est engagé, qui met en scène un trio pour le moins curieux : Yves-Fernand Manfoumbi, Mboumba Nziengui et Ben Moubamba.
Depuis l’annonce de son intention de présider aux destinées de l’UPG et de se porter candidat à l’élection présidentielle en 2016, le secrétaire général de l’aile «légaliste» de ce parti s’est définitivement mis à dos une partie des militants. Concrètement, la crise actuelle au sein de l’UPG met en scène un trio pour le moins curieux, composé de Yves-Fernand Manfoumbi, Mathieu Mboumba Nziengui et Bruno Ben Moubamba ; les deux premiers acteurs sont accusés par le dernier de faire le jeu du pouvoir en place. «Leur principal objectif est de déstabiliser l’UPG à Ndendé, à travers l’association dénommée «Ngounié forte», dont l’ancien directeur général du Budget est le promoteur», a fustigé Ben Moubamba, dont une énième grève de la faim a récemment été annoncée. A ce sujet, il a dit avoir reconsidéré sa position : «Je m’y étais engagé, il y a quelques jours, mais j’ai décidé de reconsidérer cette décision, en me consacrer à d’autres préoccupations, notamment l’organisation du congrès prévu pour cette année, que les militants réclament à cor et à cri.»
Parmi les nouveaux adversaires de l’ancien candidat à la présidentielle de 2009 figure désormais clairement Mathieu Mboumba Nziengui avec lequel les relations sont loin d’être les plus amicales depuis quelques temps, alors que les deux se frictionnent autour de la question relative à l’organisation prochaine du premier congrès du parti. Si une note signée du secrétaire exécutif annonçait, le 24 mars 2015, «le limogeage» de Bruno Ben Moubamba, accusé de vouloir faire main basse sur le parti, ce dernier dément. «Il ne s’agissait pas d’un limogeage mais d’une suspension de mes fonctions au sein de l’UPG, en raison de ma célébrité qui semble mal appréciée de quelques individus dont la mission est de m’opposer à Mathieu Moumba Nziengui à qui je voue pourtant un profond respect pour le travail accompli jusque-là», a-t-il laissé entendre.
Pourtant, «suspendu», le secrétaire général de l’UPG a dit ne pas souhaiter arrêter de travailler «pour le bien du parti», parce que des individus en apparence «manipulés et influencés» l’exigent. Pour Bruno Ben Moubamba, qui n’a pas nié l’existence d’«un bras-de-fer entre quelqu’un qui se bat pour un meilleur avenir pour le parti et quelqu’un qui n’a rien fait depuis quatre ans», la décision de Mathieu Mboumba Nziengui aurait été vivement décriée et rejetée par les différentes fédérations de l’UPG, qui ont aussitôt déchiré la note dès sa publication. Selon lui, une telle décision est irrecevable du fait que la personne visée est un élu local. «Mathieu Mboumba Nziengui n’est plus l’homme de la situation, et il apparaît évident que des pressions extérieures font le jeu du très milliardaire Yves-Fernand Mamfoumbi, dont le projet est désormais clair : être le président de la République», a renchéri le secrétaire général de l’UPG. Comme quoi, on n’est pas sorti de l’auberge à l’UPG.
