Libreville (Gabon) - Le Premier ministre gabonais, Daniel Ona Ondo, a accusé les enseignants de poursuivre des objectifs inavoués à travers leur mouvement de grève qui paralyse le système éducatif depuis plusieurs mois, en dépit des avancées dans les négociations en vue de la satisfaction de leurs revendications, des nombreux appels lancés et réitérés à leur endroit, par le gouvernement, les associations des parents d’élèves, les syndicats non favorables à cette grève, et les apprenants.
Dans une déclaration lue mardi soir à la télévision nationale, diffusée en boucle toute la journée du mercredi, le chef du gouvernement a dénoncé un radicalisme injustifié qui laisse penser que leurs motivations se trouvent ailleurs''.
''Certains agents persistent à ne pas reprendre le travail, pire ils instrumentalisent les élèves en les poussant désormais dans la rue pour des objectifs inavoués'', a-t-il affirmé.
Non seulement ils n'observent pas le service minimum comme l'exige la loi mais ils portent atteinte à la liberté des autres enseignants de vaquer à leur activité par des opérations d'intimidation et les évacuations forcées des salles de classe'', a-t-il poursuivi.
Dans cette attitude, ces agents publics s'illustrent négativement dans le non respect de leurs obligations réglementaires en matière d'exercice du droit syndical et par la violation des libertés fondamentales des autres agents de l'Etat de même que les droits inaliénables de nos enfants'', a-t-il ajouté.
Le Premier ministre a réaffirmé la décision du gouvernement, déjà annoncée mardi, de mettre les salaires de l'ensemble des enseignants sur bons de caisse, à compter du mercredi 25 mars 2015.
Cette mesure exceptionnelle, qui respecte la réglementation en vigueur, permet de rétablir l'équité dans le traitement des agents de l'Etat'', a-t-il expliqué, ajoutant qu'elle a pour but de mettre chaque enseignant devant ses responsabilités''.
La mise sur bons de caisse ne constitue ni une suspension de salaire ni une privation du traitement de l'agent public, a-t-il affirmé, soulignant qu'elle permet tout simplement à l'autorité de constater la présence effective de l'agent à son lieu de travail''.
Le Premier ministre a menacé de sanctions disciplinaires très sévères les responsables qui délivreraient des attestations de présence au poste complaisantes à leurs collaborateurs.
Les négociations entre le gouvernent et les syndicats des enseignants, dont la dynamique unitaire (DUR), représente la branche la plus radicale, achoppent notamment sur l'augmentation du SMIG de 80 000 à 300 000 FCFA et la revalorisation de la valeur du point d'indice.
Selon le Premier ministre, ces préoccupations sont prises en compte dans les négociations sur la réforme générale des rémunérations en cours. Tout sera mis en Å“uvre pour trouver des solutions aux problèmes posés'', a-t-il déclaré.
Les forces de l'ordre ont violemment dispersé, lundi, une manifestation des élèves et des étudiants réclamant la reprise des enseignements.
Des membres de l'opposition et de l'aile la plus radicale des syndicats du secteur éducation s'étaient joints aux manifestants qui ont été dispersés au niveau de l'assemblée nationale où ils voulaient rencontrer le président de cette institution, Guy Nzouba Ndama.