Maladie contre laquelle il n’existe actuellement aucun traitement efficace, le Chikungunya, une infection apparue il y a une dizaine d’années dans les pays tropicaux parmi lesquels le Gabon, devrait voir la lutte pour l’éradiquer prendre une autre tournure. L’équipe de Pierre Roques, chercheur à l’université Paris-Sud XI et au Commissariat à l’énergie atomique (CEA), ainsi que des chercheurs de la société autrichienne Themis Bioscience, sont sur le point de tester sur l’homme un vaccin, encore en laboratoire.
Le Chikungunya est une maladie infectieuse tropicale, occasionnant de très fortes douleurs articulaires associées à une raideur. Dans un premier temps, le patient ressent durant plusieurs jours une très forte fièvre dépassant parfois les 40 °C. Puis, un érythème apparaît, suivi de courbatures particulièrement douloureuses et de vives douleurs articulaires clouant souvent le malade au lit. La maladie s’est répandue à travers le monde en dix ans. La communauté internationale s’est mobilisée afin de mettre au point un vaccin efficace pour éviter une progression épidémique.
En 2007, le Chikungunya avait attaqué, au Gabon, plus de 21.000 personnes. En 2012, pour la seconde fois, l’épidémie s’était une nouvelle fois déclarée et l’on avait enregistré plus de 150 patients dans les structures sanitaires de Libreville et de Mouila notamment.
C’est donc confrontées à cette situation que de nombreuses équipes de chercheurs dans le monde, dont celle de Pierre Roques, chercheur à l’université Paris-Sud XI et au Commissariat à l’énergie atomique (CEA), mènent depuis plusieurs années des études sur les animaux afin de vérifier s’il est possible d’envisager la mise au point d’un vaccin pour lutter contre le Chikungunya. Au vu des premiers résultats encourageants, parus dans plusieurs revues primaires au cours des derniers mois, il semble bien que la vaccination chez l’homme puisse être une option, sur le moyen terme, pour lutter contre cette infection.
Les premiers essais cliniques menés en 2013 par des chercheurs de la société autrichienne Themis Bioscience, ainsi que les travaux publiés en ce début d’année dans le Journal of Infectious Diseases par Scott C. Weawer et ses collaborateurs de l’Université du Texas montrent l’efficacité, chez les macaques, d’une unique dose de vaccin fabriqué. Ce qui pourrait induire à des essais sous peu, chez l’homme, rapporte Afrik.Com.
Le taux de mortalité de cette maladie est de 1 cas sur 1 000. Si le Chikungunya n’est véritablement dangereux que pour les petits enfants et les personnes âgées, il reste une infection très douloureuse qu’il vaut mieux éviter. Dès les premiers symptômes, en particulier des fièvres associées à des douleurs articulaires, il est impératif de se rendre dans un centre de santé ou chez son médecin afin de traiter au plus vite la maladie.
On peut aussi éviter la maladie en faisant un effort de propreté dans son environnement. Ceci dans la mesure où les zones marécageuses et humides insalubres sont les milieux prisés par les moustiques du genre Aedes, appelés aussi moustique tigre.