A ceux qui le disaient atteint et incapable de prononcer la moindre parole avant de se retirer des affaires, ont visiblement tout faux. Jean-François Ntoutoume Emane, l’ancien maire de la commune de Libreville, ne s’est pas fait prier pour cracher son venin sur les « traitres » du PDG, lors de la récente cérémonie d’adieux à laquelle il prenait part à l’Hôtel de ville.
Ce n’est pas la queue entre les jambes que l’ancien maire de la commune de Libreville a quitté ses fonctions à l’Hôtel de ville de la capitale qu’il a géré durant les cinq dernières années. Loin s’en faut.
Jean-François Ntoutoume Emane, fidèle à la verve et à la rudesse qu’on lui connaît depuis de nombreuses années, s’est même fendu d’un discours pour le moins violent à l’endroit de ceux qu’il nomme aujourd’hui « traitres ». Un discours d’adieux en apparence qui a tout de même laissé entrevoir comme une volonté de vengeance et un désir de rebondir plus blanc que nature.
En effet, au cours de la cérémonie d’adieu (ou plutôt d’au-revoir) tenue à l’Hôtel de ville, le jeudi 30 janvier 2014, accompagné de ses « vrais » fidèles et amis, l’ancien édile de Libreville s’est montré plutôt amer, voire désobligeant à l’encontre de ses « faux » collaborateurs de naguère.
Et ce n’est pas l’absence de Rose Christiane Ossouka, le maire récemment élu, à la cérémonie qui a le plus courroucé Jacky, ainsi que le nomme la presse locale. Nullement. Jean-François Ntoutoume Emane s’est violemment pris aux précédentes déclarations et faits qu’il a, sans ambages, imputés à certains membres influents du Parti démocratique gabonais (PDG) dont il est lui-même issu.
« Une campagne abjecte de dénigrement systématique », voilà ce à quoi l’ancien édile a dit avoir fait face tout au long des deux dernières années de son mandat. Un brin philosophe, l’ancien Premier ministre d’Omar Bongo a rappelé que « Le parcours de l’homme politique est semé de trahison de toutes sortes.
Ceux que vous avez élevé, porté à la lumière, qui, grâce à vous ne seraient pas ce qu’ils sont… sont les premiers à vous trahir. » L’homme, nostalgique et à la fois dépité, a accusé ses anciens collaborateurs de l’Hôtel de ville, ceux-là même qui disaient le soutenir, de l’avoir « abandonner lorsqu’il avait le plus besoin d’eux ».
Pourtant, « le lion » (en raison du cadeau, un tableau représentant le félin, que ses collaborateurs lui ont offert) ne s’est pas attardé sur quelques excuses ou regrets. C’est mal connaître Jacky ! Le maire sortant a déclaré à l’endroit de ses nombreux détracteurs qu’«il serait autrement plus négationniste de ne point tirer quelques motifs de satisfaction quand on connaît l’insuffisance notoire de nos moyens.»
Tentative de traduction : Ntoutoume Emane et son équipe ont parfaitement accompli leur devoir à la tête d’une institution bénéficiant d’un faible financement. Et ne pas le leur reconnaître relève d’une mauvaise foi notoire. D’ailleurs, a-t-il clamé, son bilan est « physiquement, quantitativement et qualitativement vérifiable ».
Un discours qui vise notamment, « certaines personnes [du parti au pouvoir] qui ne cachaient pas leurs ambitions dévorantes de [lui] succéder à la tête de la mairie de Libreville, après avoir orchestré, des mois durant, une campagne abjecte de dénigrement systématique dans les journaux à leur solde. »
Des « camarades » qui s’en sont vus « laminés et réduits à leur simple expression ». Ainsi parlait Jean-François Ntoutoume Emane.