Le gouvernement sortant avait fait de la lutte contre la vie chère "une" de ses priorités.Plusieurs mois après le renouvellement de l'accord tripartite signé la première fois le 7 novembre 2012 entre le gouvernement, les opérateurs économiques et les associations de consommateurs, les Gabonais continuent de se plaindre de la hausse des prix et se sentent de plus en plus démunis face à la baisse de leur pouvoir d’achat.Le 7 novembre 2012, le gouvernement gabonais signait un accord tripartite pour lutter contre la vie chère avec les opérateurs économiques de la filière agro-alimentaire et les associations de consommateurs.
Conformément à une promesse faite par le gouvernement lors de la Journée mondiale des droits des consommateurs, les populations gabonaises assistaient deux mois plus tard, en mai 2013, à la publication d’une grille de 166 produits alimentaires dont les prix avaient été revus à la baisse.
8 mois plus tard, le bilan reste mitigé. Les prix qui avaient, semble-t-il, connu une certaine baisse au cours des premières semaines, ont été revus à la hausse par de nombreux commerçants.
Où sont donc passées les missions de contrôle promises par le gouvernement pour veiller au respect de l’application de cette grille des prix ? A quoi a finalement servi le numéro vert mis en place par la Direction Générale de la Concurrence et de la Consommation (DGCC) pour dénoncer les contrevenants à cette mesure?
Des Charbonnages en passant par les quartiers Derrière la prison, Nzeng Ayong, Kinguelé, Akébé et autres, la lutte contre la vie chère a été reléguée aux calendes grecques. Les commerçants qui font la pluie et le beau temps s'en moquent et augmentent les prix selon leurs envies.
Si dans les grandes surfaces le phénomène est relatif, au niveau des commerces de détails et demi-gros, les populations font face à une certaine surenchère des prix.
Par exemple, le paquet de spaghettis de 250g fixé à 190 F CFA est vendu à 300 F CFA dans de nombreuses boutiques de quartiers. L'huile de palme raffinée importée est passée de 1200 F CFA à 1300 F CFA, voire 1400 F CFA.
La volaille n'est pas en reste. Le prix du kilo de cuisses de poulets importées du Brésil a bondi de 1050 à 1500 F CFA, tandis que le kilo d'ailes de dinde est passé de 1325 F CFA à 1700 F CFA.
Quant au prix du kilo de poisson, il est désormais à 2000 F CFA minimum, pour ne citer que ces exemples-là.
Rappelons qu'au Gabon, les inégalités sociales demeurent encore importantes. Selon des statistiques officielles, près de 30% de la population vivrait en-dessous du seuil de pauvreté. Soit environ 95.000 familles économiquement faibles.