Mercredi 29 janvier, le président de la République a ordonné au gouvernement de Daniel Ona Ondo de concrétiser la feuille de route dénommée du Nouveau Contrat Social. Parmi les priorités, la légalisation du mariage coutumier. « Pas d'état de grâce, la réussite! », tel est le mot d'ordre du chef de l'Etat à l'endroit du gouvernement dirigé par Daniel Ona Ondo.
Ce mot d'ordre cadre avec le nouveau "pacte social" émis par Ali Bongo Ondimba qui exige la concrétisation des nombreux points qui y sont mentionnés. C'est dans ce sens que s'inscrit la légalisation du mariage coutumier en vue de renforcer la protection des conjoints et des enfants.
Un projet qui traîne dans les tiroirs du gouvernement depuis quelques années déjà.
En effet, en 2011, ce projet de légalisation du mariage coutumier (et du mariage religieux) avait été confié à une commission dirigée par l'ancien Premier ministre Paulin Obame Nguéma.
En 2012, une conférence animée par les magistrats Honorine Nzet Biteghe et Mba Ondo portait sur le mariage coutumier et sa légalisation. Selon ces magistrats, la loi fondamentale en son article 1er définit "la famille" comme « cellule de base naturelle de la société, et le mariage comme support légitime. Dans ce sens la famille et le mariage sont placés sous la protection de l'Etat ».
Le magistrat Mba Ondo avait alors rappelé que le mariage coutumier a existé juridiquement au Gabon pendant la période coloniale jusqu'en mai 1963, où la loi N°20/63 a été votée pour interdire formellement la pratique de la dot. Malgré cela, cette forme de mariage reste la plus répandue au Gabon, car garante des valeurs traditionnelles et culturelles du pays.
La reconnaissance légale de ce mariage permettra, non seulement de revaloriser cette cérémonie à caractère traditionnel et culturel, chère aux Gabonais, mais aussi de régler les questions relatives aux droits de succession dans le cadre de ce type d’unions.
Par ailleurs, il ne sera plus nécessaire de procéder à deux, voire trois cérémonies de mariage. Choisir l’une des trois et faire venir un représentant municipal pour valider l’union sera désormais suffisant pour être reconnus comme mariés aux yeux de la loi.
Espérons que cette fois-ci, cette reconnaissance légale du mariage traditionnel ne restera pas à l’état de projet…