S’il est à admettre que le bilan des actions conduites par le gouvernement Raymond Ndong Sima et le président Ali Bongo Ondimba entre janvier et décembre 2013 est positif, pourquoi les Gabonais doivent-ils apprendre à conjuguer avec une nouvelle équipe pour l’amélioration de leur condition ? Le remaniement gouvernemental est-il nécessaire à tous les coups ? Pourquoi avoir changé une équipe que l’on dit avoir fait avancer les choses ?
À l’analyse de l’actualité gabonaise de ces dernières semaines, focalisée essentiellement sur le nouveau gouvernement baptisé «des ambitions sociales», le tout dernier discours du président Ali Bongo Ondimba pour un «nouveau contrat social», on aimerait bien comprendre les raisons, l’utilité et la nécessité du dernier remaniement ministériel ? Car, le bilan Gabon 2013 publié par le site presidentalibongo.com et certains pans du dernier discours du président de la République, indiquent une satisfaction du numéro Gabonais quant au management du PSGE 2025, deux ans durant, par l’équipe Ndong Sima.
Si le dicton bien connu stipule qu’«on ne change pas une équipe qui gagne», on note tout de même qu’une bonne partie des ministres du gouvernement Raymond Ndong Sima a été débarquée pour faire la place à d’autres ministres, sans doute plus compétents, talentueux, solidaires, honnêtes, dynamiques et prometteurs. Doit-on donc comprendre que les 13 ministres remerciés n’ont pas été à la hauteur des tâches qui leur étaient assignées par rapport aux 16 membres de l’équipe Ndong sima maintenus pour poursuivre la réalisation de «l’avenir en confiance» ? Sinon, comment peut-on se satisfaire du bilan d’un gouvernement et ne pas reconnaitre le talent et la compétence des comptables de ce bilan ?
Le site presidentalibongo.com, souligne en effet que le président Ali Bongo Ondimba et le gouvernement ont fait avancer les grands chantiers de l’émergence au cours de l’année 2013, du grand plan agricole à la mise en place de la biométrie, en passant par le développement des infrastructures. «Lorsqu’on regarde rétrospectivement l’allocution télévisuelle du 31 décembre 2012 du Président Ali Bongo Ondimba, et notamment les nombreuses actions dynamisantes annoncées pour booster la croissance du pays, on constate que de nombreuses promesses ont été tenues. Un an plus tard, les indicateurs économiques sont encourageants. Deux chiffres éloquents : la bonne croissance du PIB en 2013 (6,3% contre 5,3% en 2012) et la prévision en hausse pour 2014 (entre 6,5 et 6,8%). Cette année 2013 a donc été pour le Gabon celle de la continuité et des efforts redoublés dans la conquête de l’émergence à l’horizon 2025. Ces résultats se lisent à travers les trois piliers, mais aussi à travers les études menées par les grandes institutions et l’actualité internationale. Dynamisme, coopération et durabilité : le Président Ali Bongo Ondimba et le gouvernement ont été à la hauteur des enjeux», précisé le Bilan Gabon 2013.
De ce fait pourquoi donc près de la moitié de l’équipe Raymond Ndong Sima a-t-elle été radiée du gouvernement ? À quel «hauteur des enjeux», le président Ali Bongo Ondimba et le gouvernement ont-ils pu parvenir, ainsi que l’on s’en satisfait, alors qu’il est pourtant noté qu’on n’a pas été en mesure de réduire des inégalités, éradiquer les souffrances et les difficultés auxquelles certains compatriotes sont confrontés pour se soigner, se loger, se déplacer, ou plus globalement pour accéder à une vie plus décente, telle qu’espérée.
Julien Nkoghe Békalé paye-t-il ainsi le scandale révélé en février 2013 par l’hebdomadaire La Griffe, fac-similés à l’appui, portant sur le détournement de 20 milliards de francs CFA au ministère du Pétrole entre 2009 et 2011 ? Jean François Ndongou n’a-t-il pas réussi l’organisation des dernières élections municipales et locales ou occulte-t-on quelques soustractions financière avec Gemalto ? Ruffin Pacôme Ondzounga n’est-il plus de confiance pour gérer la Défense nationale au moment, tant attendu ou craint, de la prochaine présidentielle ou occulte-on quelques fautes méconnues du grand public ? Ernest Walker Oninwin a-t-il mal amorcé la préparation du carnaval international de Libreville, annoncé pour mars prochain ? Plus simplement, qu’a-t-on pu reprocher à Honorine Nzet Bithégué, à Calixte Isidore Nsié, à Paulette Mounguengui, à Françoise Assengone Obame et à bien d’autres qui vont ronger leur frein pendant un bon moment, et surtout à Raymond Ndong Sima ? Si «on ne change pas une équipe qui gagne», on doit changer celle qui perd. Dans ce cas, le satisfécit affiché par le site Internet de la présidence de la République tient-il du plaidoyer pro domo, de la propagande ou de la méthode Coué ?