ADDIS-ABEBA - Un sommet de chefs d'Etat du Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l'Union africaine (UA) tenu mercredi soir à Addis-Abeba en Ethiopie sur les crise centrafricaine, sud-soudanaise et égyptienne a plaidé pour « un soutien total » à la Mission internationale de soutien à la Centrafrique (MISCA), une force sous mandat de l'organisation panafricaine.
Opérationnelle depuis le 19 décembre 2013 en remplacement de la Force multinationale de l'Afrique centrale (FOMAC), une force d'interposition déployée depuis plusieurs années par les pays de la Communauté économique des Etats de l'Afrique centrale (CEEAC), la MISCA est chargée d'aider à mettre un terme aux violences et à l' instabilité chronique en République centrafricaine (RCA).
Autorisée par une résolution du Conseil de sécurité des Nations Unies à la demande notamment de l'UA, cette mission fait suite au chaos sécuritaire et humanitaire qui affecte ce pays d' Afrique centrale depuis la prise du pouvoir de Michel Djotodia et son ex-alliance rebelle de la Séléka le 24 mars 2013 à Bangui, après la signature d'un accord politique avec le régime de François Bozizé deux mois auparavant à Libreville (Gabon) sous l' égide de la CEEAC.
En sa qualité de président en exercice du CPS pour le mois de janvier 2014, le chef de l'Etat guinéen Alpha Condé a dans son allocution d'ouverture de la réunion de haut niveau de chefs d' Etat de cet organe mercredi soir en marge des travaux du 22e sommet de l'UA dans la capitale éthiopienne, appelé les pays du continent et le communauté internationale à apporter « un soutien total à la MISCA afin de lui permettre de remplir pleinement son mandat » d'une durée initiale d'un an.
Car, de l'avis de ce dirigeant ouest-africain, il est question d'aider la RCA à sortir de la spirale de violences et d'exactions dans laquelle ce pays est empêtré, afin d'endiguer le risque de génocide redouté de tous suite à l'aggravation des tensions intercommunautaires et interconfessionnelles, à travers l' affrontement des ex-rebelles de la Séléka à dominante musulmane et les milices d'autodéfense chrétiennes anti-Balakas (anti-machettes) .
« Il faut laisser la MISCA travailler. Elle fait un excellent travail. Il y a évidemment des incidents isolés, à parce qu'il y a des éléments Séléka et anti-Balakas qui ne sont pas contrôlés. Mais on a empêché l'explosion d'une guerre totale. On a réussi à sécuriser certaines zones de Bangui, la vie a repris. Je ne vois pourquoi on va demander aux Africains de faire en cinq jours ce que les autres n'ont pas fait en dix ans », a pour sa part souligné à Xinhua El Ghassim Wane, directeur du département de la paix et de la sécurité de l'UA.