Au lendemain de la constitution du gouvernement Ona Ondo, le chef de l’État Ali Bongo Ondimba dresse la feuille de route de l’équipe ministérielle : adoption d’un collectif budgétaire pour s’armer dans la « guerre contre la pauvreté », réforme de l’enseignement et de la formation, mise en œuvre de la décentralisation, développement de l’accès aux services publics de base, réforme de la subvention aux produits pétroliers. « Vous n’aurez pas d’état de grâce ! »
« Voici votre feuille de route : l’impérieux devoir de gagner la guerre contre la pauvreté, le délitement social, la précarité ». Ali Bongo Ondimba, devant le nouveau gouvernement au grand complet - au sortir du premier Conseil des ministres -, en présence des représentants des institutions régaliennes, des hauts fonctionnaires, des dirigeants des organismes bancaires et de protection sociale, des leaders religieux et associatifs, s’engage à ne rien cacher de ce rapport indépendant commandé en octobre 2013 : la pauvreté frappe le Gabon et menace de délitement le contrat social. Car 30% des citoyens sont jugés économiquement faibles (95.000 foyers, dont 55% en ville), car 60% des départements sont en décrochage en termes d’accès aux minimas sociaux de base pour ce qui relève de l’accès à la santé, à l’eau potable et à l’électricité.
Il n’y aura donc pas d’état de grâce, ni de période d’apprentissage. « Il n’y aura qu’un seul objectif, qu’un seul mot d’ordre : réussir », prévient, scandant chaque mot, le président gabonais. Pour cela, un collectif budgétaire doit être adopté. Un « combat acharné » doit être livré. Celui pour un nouveau « Pacte social ». Ali Bongo Ondimba s’adresse au gouvernement, précisant les axes de travail :
Poursuivre la réforme du système des rémunérations et des primes de toute nature qui devront dorénavant prendre en compte les notions de risque, de pénibilité, de performance et de mérite;Engager sans délai la réforme de certaines subventions, notamment celles liées aux produits pétroliers afin de les mettre en adéquation avec nos politiques publiques et en particulier avec le nouveau pacte social que j’engage aujourd’hui Ouvrir le chantier relatif au nouveau code du travail en lien avec les organisations patronales et les syndicats de travailleurs;Renégocier les conventions collectives par secteur d’activité afin de les adapter au nouvel environnement économique national et international pour favoriser la compétitivité de nos entreprises;Finaliser les lois d’orientation et de programmation des axes du Plan Stratégique Gabon Émergent;Poursuivre la réforme du système d’enseignement et de formation professionnelle;Ouvrir le chantier sur la réforme des territoires en adéquation avec le renforcement de la déconcentration et la mise en œuvre de la décentralisation;Renforcer la sécurité des biens et des personnes et lutter davantage contre l’immigration clandestine et les comportements déviants;Légaliser le mariage coutumier afin de renforcer la protection des conjoints et des enfants.
« Tel est le chemin à parcourir ensemble », non pas une option – le président répètera deux fois « non pas une option » -, mais une « obligation collective ». Une œuvre devant laquelle chaque citoyen doit se sentir responsable. Ministres, administrations publiques et privées, compatriotes : tous doivent faire preuve de « disponibilité, d’abnégation, de loyauté et de patriotisme dans la matérialisation de notre pacte social, chacun à la place qui est la sienne ».