J’ai l’honneur de vous informer que ce jour, j’ai refusé avec tous les Conseillers qui soutiennent ma candidature, de prendre part au vote portant élection du Maire de Libreville.
En effet, conformément à l’arrêté ministériel convoquant le collège électoral de Libreville, en vue de l’élection du bureau du conseil municipal de la commune de Libreville, le vote devait avoir lieu ce dimanche 26 janvier 2014.Il devait se dérouler conforment aux lois et règlements en vigueur.
En tout début des travaux de cette session spéciale du conseil municipal de Libreville, nous avons fait observer à Monsieur le Gouverneur de l’Estuaire, puis au Président de séance désigné, un certain nombre d’anomalies qui nous paraissaient être en violation des dispositions légales en vigueur.
Il y’avait notamment la présentation d’un nombre important de procurations par des élus PDG. Sur cet aspect il est à relever que l’un des élus PDG du 2ème arrondissement déclaré absent et pour lequel on avait présenté une procuration s’est retrouvé dans la salle.
Ensuite nous avons surtout constaté le non respect de la loi n⁰ 07/96 du 12 mars 1996, portant dispositions communes à toutes les élections politiques, modifiée par la loi 007/2013 du 22 juillet 2013 qui, en son article 3 dispose que «l’élection des Membres des conseils municipaux et départementaux sont des élections politiques ».
De ce fait le scrutin relatif à l’élection des membres du bureau du conseil municipal de Libreville devait se faire conformément aux dispositions de loi suscitée.
L’article 79 de la même loi précise ainsi que «le vote à lieu sous deux enveloppes non transparentes ; une de couleur blanche, portant la mention vote et de format réduit sert au choix de l’électeur ; l’autre de couleur noire portant la mention poubelle et de grand format est destinée aux autres bulletins. Le jour du vote le lot de 2 enveloppes portant les mentions vote et poubelle est mis à la disposition des électeurs dans la salle du scrutin…».
Malgré la volonté du Président de séance de faire respecter ces dispositions légales, le Gouverneur de la Province de l’Estuaire a tenu à ce que le scrutin ait lieu, en dépit de notre insistance à faire appliquer la loi relative à toutes les élections politiques en république gabonaise.
De ce fait, le président de séance se déclarant soucieux d’être en phase avec sa conscience a décidé de démissionner afin, a- t-il déclaré, de ne pas cautionner ce qui apparaissait selon lui comme une magouille.
L’importance que nous accordons aux dispositions relatives aux enveloppes accolées participe de toutes les avancées acquises pour le renforcement de la transparence électorale, du principe du secret et de la confidentialité du vote.
En d’autres termes, nous refusons que le vote de l’électeur gabonais puisse être contrôlé à postériori, ce qui, vous en convenez, ouvre largement la voie aux intimidations, au conditionnement du choix et à l’achat des consciences. Toutes choses contraires à la loi, à la morale politique, aux principes démocratiques et à l’Etat de droit.
Suite donc à la décision du président du bureau de séance de démissionner, ayant constaté la volonté du PDG et du CLR de violer systématiquement la loi ; en accord avec les 47 autres conseillers qui me soutiennent et qui ont désapprouvé, comme moi, les manœuvres qui sous-
tendaient cette absence de transparence électorale, nous avions décidé de ne plus prendre part au vote. Nous envisageons dès maintenant de saisir la cour constitutionnelle tout en me positionnant, comme je l’avais déjà annoncé le 23 août 2013 dernier, comme candidat aux fonctions de maire de Libreville.