Visiblement remonté, le président de la Cour constitutionnelle n’y est pas allé par quatre chemins pour dire son ressentiment quant à l’attitude des hommes et femmes politiques gabonais. S’exprimant à l’occasion de l’ouverture des audiences publiques, Marie-Madeleine Mborantsuo s’est insurgée contre le manque de formation au sein des partis politiques ayant émis des recours. Chacun en a eu pour son grade.
C’est un constat pour le moins amer et tout à la fois révélateur de la qualité des hommes et des femmes politiques gabonais que le président de la Cour constitutionnelle a fait tout au long de cette semaine. L’ouverture des audiences publiques, le mercredi 22 janvier dernier a été l’occasion pour Marie-Madeleine Mborantsuo de mettre un mot sur une question important liée à la vie des partis politiques, aussi bien au Gabon que partout ailleurs : la formation des militants et des responsables au sein des formations politiques. Une question qui, selon le président de la haute juridiction, ne semble pas être la principale préoccupation de plusieurs partis gabonais, si ce n’est tous.
En effet, alors que d’aucuns se sont ouvertement remis à l’arbitrage de la Cour constitutionnelle « pour la tester » (dixit Anna Claudine Ayo Mavioga du Bloc démocratique chrétien), d’autres, comme bien souvent ont donné la preuve de leur « ignorance » devant la loi. Ainsi, pour Mme Mborantsuo qui a laissé entrevoir un nombre conséquent d’«irrecevabilité» au terme de l’étude des plaintes de certaines têtes de liste, les partis politiques gabonais de tous bords confondus ne tiennent pas assez compte des leçons issues des précédentes élections. Ceux-ci, en plus de pécher par ignorance malgré les nombreuses communications de la Cour, font dans la calomnie, la déformation et la vaine critique dans les médias. Des interventions qui, a-t-elle indiqué, entachent le travail des membres de la Cour constitutionnelle qui pourtant instruit au préalable.
« L’élection ne se fait pas devant la Cour constitutionnelle », s’est-elle écriée avant de tancer vertement les différents responsables des partis politiques gabonais : « Ni le parti au pouvoir ni ceux de l’Opposition ne forment leurs représentants », a déclaré Marie-Madeleine Mborantsuo en substance. Pour les membres de la Cour, c’est notamment cette absence qui est à l’origine du nombre de recours au terme de chaque élection politique dans le pays. Ceci, dans la mesure où les représentants de ces partis dans des bureaux de vote, dans la plupart des cas, ne connaissent par leur rôle lors du scrutin. Les principaux responsables de partis quant à eux, relève la Cour, font le plus souvent une interprétation erronée de certaines dispositions légales. Comme quoi, Marie-Madeleine Mborantsuo, bien souvent critiquée dans la presse locale, se défend d’être la cause des déboires de certains candidats malheureux aux élections. Soit !