C’est une curieuse atmosphère qui prévaut ces derniers temps à Gabon Télécom. A l’heure où la direction célèbre son million d’abonnés et annonce le lancement de nouveaux produits sur le marché, les employés de cet opérateur de téléphonie fixe et mobile en appellent à un meilleur traitement salarial.
L'heure ou la direction celebre son million d abonnes et annonce le lancement de nouveaux produits sur le marche
Jeudi 23 janvier dernier, la direction générale de Gabon Télécom, à la tête de laquelle le Marocain Lhoussaine Oussalah, tenait une conférence de presse au cours de laquelle l’opérateur de téléphonie, pas peu fier de l’exercice 2013, est revenu sur les résultats de l’année précédente. Désormais à un million d’abonnés à travers le pays, Gabon Télécom, propriétaire de l’opérateur Libertis, a annoncé une réduction de certains tarifs dans les jours à venir, en plus du lancement de plusieurs produits sur le marché gabonais, conformément à sa volonté de satisfaire davantage ses clients Gabonais. Une baisse des coûts de communication qui, selon le directeur général, devrait d’ailleurs s’effectuer à hauteur de 50% sur certains services, à l’instar des appels à l’international, en vigueur depuis décembre 2013.
De même, si Gabon Télécom aannoncé le lancement de la 3G et la 4G dans six mois environ, en plus d’une importante harmonisation des tarifs sur l’ADSL et bien d’autres services issus de la marque, il demeure une ombre au tableau : les agents se plaignent de ne pas profiter de l’embelli des affaires de la boîte.
Pas de fête pour les agents
Ainsi que l’a rapporté le quotidien Gabon Matin, hier, des agents de l’opérateur de téléphonie, réunis autour du Syndicat national des télécommunications (Synatel), s’interrogent de plus en plus sur les fruits des efforts collectifs face à l’embelli des affaires de la société détenue par Maroc Télécom, ces trois dernières années.
Pour l’organisation syndicale qui vient de déposer un préavis de grève sur la table du DG de Gabon Télécom, au regard du chiffre d’affaires (60 milliards de francs CFA) enregistré par l’entreprise en 2013, il est temps que leurs efforts soient récompensés. « Nous ne pouvions pas rester insensibles à cet état de chose. La réaction que nous avons eue a été de convoquer une assemblée générale de nos adhérents. Nous avons décidé de déposer un préavis de grève de cinq jours au bureau du directeur général », s’est exprimé Martin Essono, responsable du Synatel, avant d’évoquer précisément « le juste paiement des bonus des années 2012 et 2013 » comme première requête dans un ensemble de plusieurs autres revendications.
De l’aveu de Martin Essono, « le directeur général de Gabon Télécom, à son arrivée, nous a fait savoir qu’au Maroc et partout où il est passé, le bonus équivalait à 2,3 voire quatre fois le salaire, dès que le rendement le permettait. Depuis trois ans, l’entreprise fait des progrès [et] les effectifs sont passés, depuis 2007, de 1800 à 383 agents. Nous travaillons et devons bénéficier des retombées. » Pour le responsable de l’organisation syndicale, si, à cette réduction d‘effectif, s’est ajouté une demande d’efforts conséquents pour les agents restants, aucune amélioration n’aurait été enregistrée dans le traitement salarial de ces derniers. D’où l’interpellation de la direction générale aux fins d’une éventuelle « harmonisation des salaires » en fonction des résultats pour le moins satisfaisants de la boîte. Pour cause, indique-t-il, « on se retrouve avec deux grilles salariales dans la même maison. Cela dure depuis 2007 ». Gageons que Lhoussaine Oussalah et ses collaborateurs accèdent à leurs requêtes.
