C’est un Léon Nzouba, ministre de la Santé, qui est apparu remonté par ce qui lui était donné de constater dans différents centres de soin médicaux de la capitale, le week-end dernier. En entreprenant une visite inopinée dans certaines structures sanitaires de la place le ministre s’est rendu compte de plusieurs manquements dans le travail des blouses blanches.
C’est dans l’objectif de se rendre compte par lui-même des conditions de travail et de traitement des patients que le ministre de la Santé, le Pr Léon Nzouba, a initié ces derniers mois des visites dans les structures sanitaires du pays et davantage dans la capitale. Si depuis le début de ces visites, la rencontre avec les médecins, les gérants de pharmacies et les patients était plus ou moins annoncée à l’avance, la récente descente du ministre dans trois structures de soin de Libreville s’est presque faite sur un coup de tête, avec pour but principal de garder intact l’effet de surprise.
En effet, dans la journée du dimanche 19 janvier dernier, le Pr Léon Nzouba s’est inopinément rendu au centre de santé de Nzeng-Ayong dans le 6ème arrondissement de Libreville, dans la commune d’Akanda au Centre hospitalier universitaire d’Angondjé (CHUA) et dans une clinique privée de Diba-Diba, dans le 1er arrondissement. Surpris par la visite dominicale du ministre, les professionnels de la santé se sont fait remonter les bretelles par leur responsable de tutelle sur la qualité de leur travail, et notamment sur les coûts imposés aux patients.
Ainsi, le ministre s’est montré choqué d’apprendre qu’au CHUA, « les patients sont contraints de payer des médicaments en sus des frais médicaux. Une situation grave et inadmissible », aurait-il laissé entendre. Que le ministre lui-même vérifie les accusations des populations en l’encontre de certains établissements de soin pourtant présentés comme « publics », apparaît donc comme un début de solution au mercantilisme malsain organisé dans le secteur de la santé publique au Gabon. L’on ose tout de même croire que la tournée du Pr Léon Nzouba ne se limite pas à de simples visites et constats sans conséquence.
Par ailleurs, si comme le CHUA, le centre de soin de Nzeng-Ayong semble ne pas reconnaître les efforts consentis par l’Etat gabonais dans l’approvisionnement en médicaments de diverses sortes, le ministre, en plus de s’en prendre aux gérants des pharmacies des deux structures, s’en est également pris à l’équipe médicale de la Clinique des Anges. Ceux-ci, au terme de la visite du ministre, en colère, se sont vus intimer l’ordre de se présenter à l’Inspection générale de la Santé, aux fins de régulariser leur situation, jugée « non conforme aux normes en la matière ». Toute chose qui a eu le mérite de conforter le ministre dans son projet d’assainir le secteur de la santé au Gabon. On ne demande qu’à y croire.