«Ma délégation et moi-même avons répondu à l’invitation envoyée par le président Bongo parce que nous souhaitions remercier le président et le peuple gabonais de leurs efforts considérables que vous avez faits pour obtenir ma libération et celles de mes camarades , Nelson Mandela.Nelson Mandela au Gabon en février 1991.Première visite d’homme libre en Afrique francophone
«Ma délégation et moi-même avons répondu à l’invitation envoyée par le président Bongo parce que nous souhaitions remercier le président et le peuple gabonais de leurs efforts considérables que vous avez faits pour obtenir ma libération et celles de mes camarades , Nelson Mandela.
« Honnêtement, je souhaite que tous les Africains puissent se comporter de la même manière, c'est-à-dire, comme si le pays appartient à tout le monde ... Mandela et De Klerk viennent de nous donner – aux gouvernants comme aux chefs de l'opposition - une leçon. Mandela a choisi de laisser le passé derrière lui et ne pas exclure les blancs, il n'a pas cherché à se venger parce qu'il était le plus ancien prisonnier, il n'a pas dit qu'il ne gouvernerait qu’avec son parti et ses amis. Il a tendu la main à tous. », Omar Bongo Ondimba.
Une relation privilégiée avec le Gabon forgée dans la lutte contre l’apartheid
Pendant la lutte contre l’apartheid
Sous l’initiative du président Omar Bongo Ondimba, le Gabon mène une politique active de soutien aux mouvements de libération, particulièrement en Namibie, en Rhodésie (futur Zimbabwe) et en Afrique du Sud. Le Gabon, avec la Côte d’Ivoire, sera l’un des rares pays africains à apporter un appui continue et conséquent à l’ANC.
Le Gabon soutiendra financièrement la famille Mandela pendant les années d’exil de même que certaines personnalités de la lutte contre l’apartheid, comme la chanteuse Myriam Makeba à qui le président Omar Bongo Ondimba fera don d’une maison en Afrique du Sud.
Conscient que la solution de sortie de l’apartheid ne pouvait être que politique, le président Omar Bongo Ondimba met en place des relations commerciales avec l’Afrique du Sud dans le but d’initier une relation politique.
Impliqué dans les négociations autour de la libération de Nelson Mandela et de la transition politique en Afrique du Sud, le Gabon sera le 1er pays d’Afrique noire (hors Malawi) à ouvrir une ambassade à Pretoria.
Après la lutte contre l’apartheid
Nelson Mandela marquera à plusieurs reprises sa reconnaissance au Gabon et au président Omar Bongo Ondimba :
Du 14 au 17 février 1991, Il réserve au Gabon sa première visite en Afrique francophone. Il rencontrera la société civile et prononcera un discours à l’Université Omar Bongo.
En 1999, à l’issu de son mandat de président, Il prendra 15 jours de repos à Libreville.
En 2008, Nelson Mandela recevra la distinction de docteur Honoris Causa de l’UOB.
Nelson Mandela – Omar Bongo Ondimba : une amitié au service de la paix en Afrique
Fort de son expérience et de son leadership reconnu en Afrique centrale, le président Omar Bongo Ondimba initie à partir des années 1980 une diplomatie active de médiation dans divers conflits internes et entre Etats en Afrique [guerre civile en Angola / guerre Angola – Congo Brazzaville / guerre civile de l’ex-Zaïre / Tchad-Soudan / guerre civile en République centrafricaine].
Partageant le même engagement pour la paix en Afrique, les présidents Bongo Ondimba et Mandela échangeront régulièrement sur les médiations en cours, notamment sur l’Angola et la République Démocratique du Congo.
Eléments biographiques sur Nelson Mandela
Avocat de formation
En 1944, il entre à l’ANC (African National Congress – Congrès National Africain).
Dans les années 50, il mène des campagnes de désobéissance civile et de résistance passive. Il sera arrêté à 2 reprises
En 1961, après l’échec de la lutte pacifique marquée par le massacre de Sharpeville (mars 1960) puis l’état d’urgence et l’interdiction de l’ANC, il rentre en clandestinité. Il fonde et dirige la branche armée militaire de l’ANC. Il mène des actions de grèves générales et des campagnes de sabotages contre des lieux symboliques de l’apartheid.
Arrêté en 1962 il est condamné une 1ère fois à 5 ans de prison. Lors d’un second procès en 1963 (procès de Riviona) il est condamné à la prison et aux travaux forcés à perpétuité. Le procès de Riviona entraîne une protestation internationale et débouchera sur une résolution du Conseil de Sécurité de l’ONU condamnant l’apartheid. En 1971, l’apartheid sera déclarée « crime contre l’humanité » par l’Assemble Générale des Nations Unies.
Robben Island – 1ère partie de la détention de 1964 à 1982. Soumis à un régime très sévère, Nelson Mandela y renforce sa détermination et sa culture politique. Il fait également preuve d’une grande ouverture en apprenant la langue et la culture afrikaans convaincu que cela lui permettra de nouer un dialogue dans le futur. Robben Island sera surnommée « l’université Mandela ».
Prison de Pollsmoor – 2ème partie de la détention de 1982 à 1990. Il refuse en 1985 une mise en liberté conditionnelle en échange d’un renoncement à la lutte armée.
Le 11 février 1990, il est libéré après 27 ans d’emprisonnement.
En 1991, il est élu président de l’ANC.
En 1993, il reçoit conjointement avec le président Frederik de Klerk le Prix Nobel de la Paix pour avoir mis fin pacifiquement au régime de l’apartheid.
En 1994, il est largement élu président de l’Afrique de Sud. Il met en place la « Commission Vérité et Réconciliation » sur les crimes commis pendant l’apartheid. Ce système a été salué internationalement comme un modèle de réconciliation nationale, permettant d’éviter une guerre civile qui semblait fort probable.
En 1999, à l’issu de son mandat, il se retire de la vie politique et s’implique dans plusieurs associations de lutte contre la pauvreté et contre le SIDA.
En juin 2004, affaibli physiquement, Nelson Mandela annonce qu’il se retire de la vie publique pour se consacrer à sa famille.