Eclaboussée par l’existence de contrats frauduleux avec la Congolaise de raffinage (Coraf), la société pétrolière et gazière intégrée Philia SA s’inscrirait également dans la même logique au Gabon avec la Société gabonaise de raffinage (Sogara). Décryptage.
Chargée de commercialiser les produits issus de la Société gabonaise de raffinage (Sogara), Philia SA, société pétrolière et gazière intégrée, est au centre d’un litige avec un de ses partenaires, Mezcor SA, toutes deux entités suisses. La seconde reprocherait à la première le non-respect des clauses du contrat signé en octobre 2013. Ce dernier stipule, en effet, que Philia SA doit exclusivement distribuer le solde de la quantité de mazout provenant des 250 000 tonnes, fournis par la Sogara, à Mezcor. Dans le même temps, en cas de ventre à un tiers, Philia SA se doit d’en informer son partenaire le plus tôt possible. Tout comme il était demandé à l’entreprise de fournir toutes les informations nécessaires sur les périodes des livraisons des navires, prévues entre avril et juin 2014.
Des clauses survolées par Philia SA. Or, avec son partenaire, dont elle est également la filiale, elle entendait négocier un contrat d’achat et d’exportation de mazout produit par Sogara. Une affaire qui jette à nouveau le discrédit sur cette entreprise, déjà éclaboussée par des soupçons de contrat frauduleux avec la Congolaise de raffinage (Coraf).
En effet, un rapport publié par l’Organisation non gouvernementale Déclaration de Berne (DdB) met en évidence les relations privilégiées de Philia SA au Congo. Si, selon ce rapport l’actionnaire unique de Philia S.A «est un ressortissant gabonais du nom de Jean Philippe Amvame Ndong, enseignant de formation», son Administrateur général de la Coraf, Christel Nguesso, serait très impliqué dans des échanges de paperasse très lucratifs. On évoque un contrat très avantageux obtenu sans appel d’offres, des paiements à longs termes, un taux de change «mutuellement convenu» ou encore du crédit basé sur la confiance.
Au Gabon, des indiscrétions évoquent que la société aurait employé les mêmes procédés pour dénicher le contrat avec la Sogara. Toutes choses auxquelles n’a pas manqué de réagir Philia SA qui estime, contrairement aux allégations du rapport DdB, n’avoir «aucune accointance d’affaires avec des personnes exposées politiquement, que ce soit en République du Congo ou ailleurs». Elle se réclame plutôt être un établissement sérieux et professionnel avec plus de trente employés dans le monde et qui mène toutes ses affaires dans le respect scrupuleux des lois des pays dans lesquels elle opère. Philia SA est d’avis que «les informations détenues par la DdB, et par la suite divulguées aux médias, ont été manipulées afin de créer une impression erronée de ses activités», et étudie actuellement ses possibilités d’action en justice.
Qu’à cela ne tienne, l’ONG recommande la transparence des paiements et des contrats, les devoirs de diligence relatifs à la chaîne d’approvisionnement, les devoirs de diligence visant à connaître ses relations d’affaires et la création d’une autorité de surveillance sectorielle