Près d’une dizaine d’élèves du lycée Mbele, un établissement privé de l’enseignement général situé à Nzeng-Ayong dans le 6ème arrondissement de Libreville ont été asphyxiés par la fumée des gaz lacrymogènes tirés par des gendarmes en direction de l’école pour vouloir déloger, selon les témoins, certains élèves d’autres écoles publiques qui se seraient introduits brutalement dans ce lycée pour perturber les cours, a constaté un reporter de Gabonactu.com.
Tout à commencer par une marche de protestation de quelques dizaines d’élèves du lycée Mohamed Arissani (Koweït) et ceux du lycée public de Nzeng Ayong avec comme point de départ, le Rond-point de Nzeng Ayong. La marche visait à réclamer des autorités la reprise des cours. Dans la foulée de leur marche, les élèves ont escaladés la barrière du lycée privé EPI situé dans le quartier pour chasser les élèves qui faisaient paisiblement cours.
« Ils sont arrivés avec des cagoules pour nous chasser. Ils étaient vraiment violents », a déclaré Serge Nang, un élève du lycée EPI, justifiant sa fuite avec ses condisciples de l’établissement, ceci, par crainte du pire. Selon lui, les élèves en question ont perturbé certaines classes qui étaient en plein devoirs.
Soulignons qu’il n y a pas cours au Gabon depuis le 9 février 2015 à cause d’une longue grève générale illimitée déclenchée par Dynamique Unitaire, une coalition d’une cinquantaine des syndicats dont la plus part sont du secteur éducatif.
D’après les témoins, les policiers sont arrivés en nombre important pour disperser les manifestants. Certains élèves perturbateurs se seraient refugiés au lycée privé Mbélé, situé à côté de la mairie dudit arrondissement. Ces derniers ont été poursuivis au sein de l’établissement par les agents de force de sécurité.
Pour K. G, une élève de la classe de seconde dont la camarade a inhalé la fumée des bombes lacrymogènes« les gendarmes ont tiré dans les salles de classes. Ils croyaient que les élèves en questions étaient à l’intérieur ». Elle a précisé qu’il n’y a aucun élève perturbateur dans l’établissement.
Les élèves asphyxiés étaient abandonnés à eux même. Ils ont eu la vie sauve grâce à l’intervention des bonnes volontés. Une capitaine de la santé militaire très sensible a pris en charge un jeune garçon qui suffoquait. Elle l’a transporté d’urgence dans son véhicule de marque Mitsubishi pour l’hôpital d’instructions des Armées Omar Bongo Ondimba de Libreville. Aucun élève ne serait en danger de mort, selon une source médicale.
Ce lundi a été une journée assez mouvementée à Libreville. Plusieurs autres élèves associés aux étudiants de l’Université Omar Bongo (UOB), à des syndicalistes en grève depuis le 9 février dernier ainsi que des opposants dont l’ancien président de la Commission de l’Union africaine (UA), Jean Ping ont tenté de marcher en direction de l’Assemblée nationale. Cette marche a aussi été stoppée nette par la police à coup de gaz lacrymogènes. Aucun bilan officiel n’est disponible.... suite de l'article sur Autre presse