Une manifestation organisée par les élèves de divers établissements de la capitale et des étudiants de l’Université Omar Bongo (UOB) a eu lieu le 23 mars courant à Libreville pour exiger une reprise des cours.
Annoncée depuis plus d’une semaine, alors que le bras-de-fer entre agents publics et autorités se poursuit et semble même s’enliser au regard de l’entêtement des deux parties, une manifestation dite «pacifique» a eu lieu dans la matinée du 23 mars dernier au rond-point de Nzeng-Ayong, dans le 6e arrondissement de Libreville.
Organisée par des élèves issus de divers établissements publics et privés de Libreville et d’Owendo, en collaboration avec des étudiants de l’Université Omar Bongo (UOB), la manifestation visait à «dire non à l’année blanche» qui se profile à l’horizon. C’est, en tout cas, ce qu’a expliqué le leader du mouvement «Etudiant conscient» de l’UOB. «Ça fait quatre mois que la jeunesse gabonaise est assise à la maison, il nous a donc semblé nécessaire de nous réunir, élèves et étudiants, pour analyser cette situation et fixer la conduite à tenir, basée sur un objectif commun : sauver notre année académique», a expliqué Nicolas Ondo, au terme d’une assemblé générale dont le caractère plutôt ordonné n’a été possible que grâce à un compromis avec les forces de l’ordre disposées sur les lieux du rassemblement et à travers la ville dès les premières heures de la journée.
Pour les leaders étudiants qui sont intervenus au cours de l’assemblée générale, «quatre mois sans enseignement, c’est trop !». Les uns et les autres ont estimé que si cette situation persiste, plusieurs jeunes pourraient être tentés par l’oisiveté avec les conséquences néfastes qui peuvent en découler. «Les dirigeants souhaitent-ils que la jeunesse gabonaise deviennent une jeunesse de délinquants ?», s’est interrogé un élève dans la foule au sein de laquelle nombre de manifestants appelaient à une marche…vers la présidence de la République, pour se faire entendre.
Si d’aucuns se sont étonnés de la présence d’élèves d’établissements privés dans la manifestation, pour l’un d’entre eux, «la situation de blocage actuel dans le milieu de l’éducation préoccupe tous les apprenants du Gabon, ceux du privé compris». Selon lui, «s’il advient que l’année soit déclarée blanche, comme le laisse croire la rumeur depuis quelques temps, aussi bien les résultats des établissements publics que ceux du privé pourraient n’avoir aucune utilité, de même que pour la validité des diplômes des élèves». De ce fait, les élèves du privé estiment que les pouvoirs publics et les enseignants doivent garder à l’esprit l’avenir des jeunes, avant de s’enfermer dans leurs différentes positions, bien que les revendications des uns et des autres soient légitimes. Espérons que cette manifestation atteigne le résultat escompté.