Ecœuré par l’agitation médiatique autour de l’avion présidentiel arraisonné en France, l’ancien maire du 3è arrondissement de Libreville va entreprendre une série d’actions visant à faire la lumière sur cette affaire.
Sujet brûlant, l’affaire de l’avion présidentiel immobilisé en France était au cœur d’un point-presse tenu, le 23 mars dernier à Libreville, par Serge William Akassaga. Faisant sienne la position de la présidence de la République, qui estime que «les faits, objet de la procédure, ne concernent ni l’acquisition dudit aéronef, ni son exploitation» et que «l’aéronef immatriculé TR-KPR se trouve en France pour des travaux de maintenance», il entend ainsi initier un certain nombre d’actions visant à faire la lumière sur cette affaire qui jette un coup de froid sur les «relations diplomatiques de bonne qualité» entre le Gabon et la France.
«Nous envisageons de demander des explications à la présidence de la République pour qu’elle réponde à toutes les questions que les Gabonais se posent sur cette affaire et qu’en définitive, elle dissipe les malentendus entretenus par la presse», a-t-il averti, pointant un doigt accusateur vers la presse, comme toujours en pareille circonstance. Concrètement, à travers le Mouvement citoyen, il entend également se rapprocher de l’ambassade de France au Gabon pour «évoquer cet incident diplomatique afin de nous rassurer sur la coopération que nos deux pays entretiennent». Dans la foulée, il se propose de demander au gouvernement de «prendre des dispositions pour que cet arraisonnement, qui est un affront à la souveraineté du Gabon, soit expliqué». «Nous exigerons notamment des excuses de la France», a-t-il lancé, pince-sans-rire.
De toute évidence, Serge William Akassaga est surpris par cette situation. Pour lui, il s’agit d’un «avion militaire qui jouit d’une immunité diplomatique et qui est au service de l’Etat gabonais». Pis : il estime que les conditions de son immobilisation demeurent floues. «Aucun contrat ne lie l’Etat gabonais à l’entreprise à l’origine de la plainte qui a conduit à l’arraisonnement», a-t-il prétendu. De ce fait, l’Etat gabonais ne peut donc pas s’acquitter des 4,72 milliards de francs exigés par la société suisse Travcon AG. Quoi qu’il en soit, au terme de son plan d’action, il entend faire un compte rendu aux populations. Par quels canaux ? La presse ? L’accusera-t-il alors d’entretenir des «malentendus» ? Il est des moments où les propos vont au-delà de la pensée…