Le président gabonais Ali Bongo Ondimba a appelé ses compatriotes à se mobiliser pour le Projet Gabon des réalisations agricoles et des initiatives des nationaux engagés (GRAINE), afin de bénéficier d'une activité génératrice de revenus et démentir des préjugés tenaces, selon lesquelles les Gabonais préfèrent le confort douillet des bureaux climatisés aux activités agricoles.
'Notre histoire nous enseigne que la nation gabonaise est forte lorsqu'elle sait se rassembler pour une même cause'', a dit Ali Bongo Ondimba qui a requis, pour GRAINE, une ferveur et une mobilisation identiques à celles qui ont prévalu lors de la CAN 2012.
Selon lui, le tournoi africain de football, co-organisé par le Gabon et la Guinée-Equatoriale, du 21 janvier au 12 février 2012, est pour le moment l'un des meilleurs qui se soit déroulé sur le continent.
Mais Ali Bongo Ondimba a surtout magnifié la mobilisation qui a eu lieu autour de son prédécesseur Omar Bongo Ondimba, alors que ce dernier se battait pour réaliser le chemin de fer Transgabonais, contre l'avis de nombreux experts, surtout la banque mondiale, qui préconisait d'améliorer et densifier le réseau routier plutà´t que de construire une voie ferrée à la rentabilité aléatoire.
‘'A mon tour, j'appelle la nation gabonaise à se mobiliser, à s'investir pleinement dans le travail de la terre'', a-t-il lancé, justifiant le choix de la province de l'Ogooué Ivindo pour démarrer le programme GRAINE par ‘'l'engouement des ogivins (habitants de la province) pour ce programme''.
Pour Ali Bongo Ondimba, ce choix est un ''privilège mais également un double défi pour les ogivins'' qui, a-t-il souligné, ''portent la responsabilité de réussir individuellement et collectivement ce programme, afin de briser les préjugés et servir de modèles aux autres provinces''.
‘'Il nous revient de démentir un certain nombre de préjugés qui ont longtemps prévalu dans nos esprits et qui ont contribué dans le passé à faire échouer plusieurs projets agricoles'', a-t-il poursuivi.
‘'On a souvent entendu dire que telle province n'a pas une vocation agricole, que les Gabonais n'aiment pas le travail de la terre, ils préfèrent rester au bureau, bureau climatisé'', a-t-il conclu.
200 000 ha de terre doivent être cultivées et 20 000 emplois sont attendus dans le cadre du programme GRAINE, une initiative d'une envergure jamais tentée au Gabon, lancé à Libreville par le président Ali Bongo, i y a exactement trois mois.
2 500 personnes vont bénéficier d'une formation gratuite dans le cadre de ce programme qui concerne 30 000 familles et pour lequel seront aménagés 3000 km de route et pistes agricoles, tandis que 40 000 panneaux solaires et 20 000 pompes hydrauliques seront instalés dans plus de 1 600 villages, où seront également construits des centres de santé et des écoles.
Les observateurs déplorent toutefois que le chef de l'Etat ait choisi de lancer le programme GRAINE, à moins d'un an de la fin de son mandat.
Parent pauvre de l'économie gabonaise depuis toujours, le secteur agricole aurait pu bénéficier d'un véritable accélérateur si le projet avait démarré, au lendemain de son élection en 2009.
Si tel avait été le cas, les cultures auraient déjà largement atteint la maturité, laissant entrevoir la perspective d'une récolte prometteuse sur tous les plans.