Les lions sont de retour dans les savanes de la province du Haut-Ogooué, dans le sud-est du Gabon, après avoir fui la région, au plus fort de la campagne d’empoisonnement qui a failli décimer toute leur espèce, il y a un peu plus de vingt ans, a appris APA.
‘'Il y a eu une campagne d'empoisonnement des lions dans les zones de Boumango et de Bakoumba, dans les années 1990, afin de protéger les animaux du ranch de Boumango'', a indiqué Lee White, le Secrétaire exécutif de l'Agence nationale des parcs nationaux (ANPN).
‘'Une cinquantaine de lions ont été tuées à l'époque, pour éviter qu'ils ne viennent dévorer les vaches du ranch'', a-t-il affirmé.
‘'Donc, ça va faire 20 ans qu'on n'a pas vu un lion au Gabon'', a-t-il dit, ajoutant que ‘'le dernier lion vu au Gabon a été tué il y a une vingtaine d'années dans un village des plateaux Batékés (sud-est).
Un ou plusieurs spécimens, sans doute des rescapés de la campagne d'empoisonnement ou leurs descendants, ont été aperçus récemment dans les plateaux Batékés.
Selon Lee White, les lions reviennent parce qu'ils se sentent en sécurité dans le parc national des plateaux Batékés, une des treize aires protégées représentant 11% du territoire national, créées au Gabon en 2002, à l'initiative du défunt président Omar Bongo Ondimba.
Dans les parcs nationaux, des éco gardes vigilants et bien formés veillent sur la faune et la protège contre les braconniers. Grâce à l'action des éco gardes, le gibier abonde dans les aires protégées comme la parc national des plateaux Batékés, situé dans une région de savane qui s'étend jusqu'au nord de Brazzaville, la capitale du Congo.
‘'C'est probablement parce que le gibier abonde dans les plateaux Batékés que les lions sont revenus au Gabon pour trouver refuge dans notre parc national'', a estimé Lee White.
Le retour des lions est cependant loin d'être apprécié par les villageois pour qui ces animaux représentent une double menace : Les lions sont des redoutables prédateurs non seulement pour les hommes mais aussi pour les autres espèces qui servent de nourriture aux humains.
Les villageois redoutent le jour où les lions ne trouveront plus siffisamment de viande dans le parc et, qu"affamés, ils s'attaquer à eux ou aux animaux de la basse-cour.
‘'Il faut toujours sauvegarder les équilibres. Il y a eu des lions dans un écosystème passé, c'est tout à fait normal qu'ils reviennent aujourd'hui'', a expliqué le Secrétaire exécutif du parc national des Plateaux Batékés.
‘'C'est maintenant à nous de protéger les potamochères, les antilopes et les autres espèces, pour être sûr que les lions ont assez à manger dans le parc et qu'il n'a pas besoin d'aller vers les villages'', a-t-il conclu.