Depuis le week-end dernier, une information non encore confirmée fait état d’un rappel en consultation de l’ambassadeur du Gabon en France, SE Germain Ngoyo Moussavou. Une nouvelle qui, si elle venait à être confirmée, marquerait une rupture sans précédent des relations historiques qui lient le Gabon à la France depuis des décennies.
SE Germain Ngoyo Moussavou rappelé en consultation par le Gabon ? Le sujet, bien qu’encore considéré comme une rumeur, alimente déjà les conversations sur les réseaux sociaux.
Actuellement ambassadeur du Gabon en France, le rappel en consultation de Germain Ngoyo Moussavou, s’il venait à être confirmé, marquerait la fin d’une époque : celle des relations historiques qui lient le Gabon à la France depuis de si nombreuses années.
Des relations fortement dégradées…
D’aussi loin que l’on se souvienne, les relations entre le Gabon et la France ont souvent connu quelques turbulences que les deux parties arrivaient toujours à apaiser.
Mais il semblerait que ces dernières années, marquées par une volonté des successeurs de Jacques Chirac (dernier chantre de la Françafrique) de couper clairement les ponts avec leurs anciens alliés de la Françafrique, les relations entre les deux pays se soient considérablement dégradées.
Si Nicolas Sarkozy semblait encore faire preuve de diplomatie en entretenant le flou sur sa vision réelle de l’amitié franco-gabonaise, on ne peut pas en dire autant de François Hollande qui, à travers des signaux sans ambigüité, a clairement montré, depuis son arrivée à la tête de la France, sa froideur vis-à-vis du Gabon.
L’on se souviendra entre autres, de sa tournée africaine sans escale au Gabon, ou encore de son accueil plutôt froid envers le chef de l’Etat gabonais lors du Sommet France-Afrique en décembre 2013.
Et depuis ces 5 dernières années, les médias français s’en donnent à cœur joie, s’acharnant sur le Gabon et ses dirigeants, sans que la France, en tant qu’alliée ne bouge le petit doigt.
Parmi les derniers faits en date, la diffusion, par le site français Mediapart, d’une émission intitulée « Le système Bongo, le pillage du Gabon et l’héritage Françafrique ». Un document largement diffusé depuis quelques jours sur les réseaux sociaux et qui accuse très clairement le chef de l’Etat et sa famille de vols, de pillages, d’évasion fiscale et d’exactions en tous genres.
Même si pour d’autres, la goutte d’eau qui aurait fait débordé le vase serait l’immobilisation depuis le 25 février dernier, du Boeing 777 de la Présidence de la République gabonaise, par la justice française suite à la requête d’une entreprise suisse qui exigerait du Gabon le règlement d’une ardoise de 8 millions de dollars.
Une attitude permissive qui pourrait bien justifier, selon certains observateurs, la riposte, par la voie diplomatique, du Gabon.
Ce feuilleton qui ne fait que commencer pourrait prendre un tournant plus grave si l’arrivée au Gabon de Germain Ngoyo Moussavou, venait à être confirmé dans les jours qui viennent.