A l’approche des élections présidentielles de 2016, et l’agitation que cette échéance suscite sur la scène politique, de nombreux Gabonais se demandent si un ancien du Parti Démocratique Gabonais (PDG) devenu opposant pourrait être un bon challenger pour concourir contre le candidat officiel du PDG ?
« Le Parti Démocratique Gabonais (PDG) a entretenu un système qui a laissé le pays dans le « chaos ». Le système du PDG a conduit au pillage des biens du pays au profit d’une famille et des alliés de celle-ci Il faut en finir avec le système PDG », entend-on aux quatre coins du Gabon. Le changement c’est bien, mais avec qui ?
Les transfuges du parti au pouvoir qui se sont découverts dernièrement une âme d’opposant sont nombreux à avoir bâti leur fortune grâce au système PDG, nombreux à avoir participé à ce qu’ils qualifient à présent de « descente aux enfers du pays » sur le plan des infrastructures routières, de la construction de logements, d’hôpitaux et face à la hausse du chômage etc…
Ces opposants novices qui crient haut et fort qu’ils ont honte de l’Etat actuel du pays ont pourtant préféré satisfaire leur confort personnel et celui de leurs familles lorsqu’ils étaient encore au cœur de ce système qu’ils dénoncent aujourd’hui à grand renfort de déclarations solennelles.
La repentance est un acte brave, mais combien sont-ils après leur arrivée dans l’opposition à avoir fait preuve d’une transparence totale en dressant un bilan public de leur action qui s’étend sur plusieurs années en fonction des différents postes qu’ils ont occupé au sein du gouvernement gabonais pour la plupart, tout en dévoilant l’étendue de leur fortune devant le peuple ? Combien d’entre eux ont créé des sociétés, ne fût-ce que des PME pour réduire le taux de chômage dans le pays ? Pourtant, ce ne sont pas les moyens qui leur manquent.
En 2015, ils s’étonnent de l’état des routes à Libreville, de la situation actuelle dans les écoles, de la grève dans l’enseignement etc… mais ces problèmes ne datent pas d’aujourd’hui. Ils ne sont que le résultat de nombreuses années de gabegie.
Qui peut donc aujourd’hui prétendre sauver le Gabon en 2016, entre Ping, Myboto, Ndemezo’o, Oyé Mba et consort ? Avec quel passif dans le PDG et quel bilan en tant que baron de ce système ?
Est-il normal que certains se disent « Ah, il a demandé pardon pour les années passées au sein du PDG, donc tout est oublié» ? Avec un minimum de recul, ces personnes devraient avant tout se demander si se déclarer aujourd’hui opposant confère à ces vieux briscards une nouvelle virginité politique et par conséquent les absout de toutes leurs fautes tout en leur conférant une allure de présidentiable, si jamais quelques uns parmi eux venaient à déclarer leur candidature pour la magistrature suprême ?
Le taux de chômage baissera t-il ? Le secteur de l’éducation cessera-t-il d’être en proie à des perturbations ? Le travail sera-t-il accessible à tous ?