A la vitesse de la montée des eaux, chacun est à même de s’inquiéter à Port-Gentil, le long du front de mer, du siège du Conseil départemental de Bendjè jusqu’au DAHU semble sonner le glas.
Port-Gentil (Gabonews) : Le tableau que présente le littoral de la commune de Port-Gentil donne des insomnies, peu importe la classe sociale. Les activités anthropiques de l’homme seraient en partie à l’origine de cette situation. Mais, le relief de la ville favorise bien aussi la montée des eaux. Les pluies n’arrangent rien. Les inondations sont à chaque fois mal accueillies par les populations. La destruction des mangroves au fil des ans a ouvert la porte à l’avancée des eaux. « La situation connait depuis un certain temps des améliorations de la part des décideurs locaux » rappelle le directeur provincial de l’aménagement du territoire, Pierre Landry Ntoutoume.
Des inquiétudes se multiplient face à la dégradation des écosystèmes. Les ouvrages servant de canaux permettant la circulation des eaux ont vieilli avec le temps et, les fortes marées ont affaibli les palplanches. Les autorités sont interpellées par le décor qu’offrent un peu plus les gardes de fou autour des caniveaux. « L’on peut aisément constater que les prochaines pluies seront la goutte d’eau, qui pourrait déborder de la mer » s’imagine Marie Cécile, une habitante de la Cote d’Azur à fleur de mer. Le pire ne viendra, peut-être, pas maintenant, mais elle n’est pas seule à avoir des propos alarmistes. Au regard de la sortie des eaux, le canal est prêt à se déverser dans les habitations aux alentours de la mer. « Ce sont des problèmes qui peuvent être soulevés au conseil municipal » se délie une voix anonyme proche des services techniques municipaux de Port-Gentil. Dans certains endroits, ce sont des vagues qui tutoient la route ou même des eaux qui engloutissent des terres.
Au quartier Matanda, par exemple, l’eau est à fleur des maisons. Les pouvoirs publics n’expriment toujours pas leurs inquiétudes sur l’état du poids des eaux sur de la deuxième commune gabonaise, la ville qui héberge la plus importante richesse de l’économie du pays sans doute du fait du travail insinué entamé par la nature qui dicte chaque jour un peu plus sa loi. A l’hôtel de ville, le sujet n’a pas trop d’écho. En janvier 2014, lors de sa reconduction à la tête de la commune, Bernard Apérano affirmait à la presse que son équipe et lui tiendraient compte des préoccupations du littoral. Début 2012, des travaux d’aménagement du front de mer avaient été lancés, mais la réalité est encore évidente. La société civile essaie de donner l’alerte par des campagnes de sensibilisation. Il faut, peut-être, mener des profondes réflexions sur le phénomène des montées des eaux.
Les plus menacés cherchent des solutions, mais rien à faire, les autorités se doivent dès lors de tirer Port-Gentil du poids des inondations. « Nous avons élaboré un plan de développement communal avec la mairie, nous menons des démarches pour améliorer les conditions de vie des populations locales » relève le coordonnateur d’Art Gold, Dr Jean Delors Biyogué. Faut-il regarder l’Ile Mandji s’enfuir sous les eaux ? La question pourrait certainement alimenter les débats dans les salons feutrés et, vaut à la fois un investissement financier très important.
Des grands travaux d’assainissements de la commune de Port-Gentil trouveront sans doute solution au problème de l’irrigation des eaux avec des nouveaux caniveaux, cette ville insulaire à un relief ne permettant pas la construction des bassins versants. La volonté de rattraper ce retard s’imposera aux décideurs, car il y a comme une épée de Damoclès au-dessus de la cité pétrolière.