La 32e journée internationale des droits de consommateurs a été célébrée dimanche 15 mars 2015 sous le thème « Tous les consommateurs ont droit à une alimentation saine ». Au Gabon, qu’en est-il réellement de ces droits dans un environnement d’échange où le consommateur subit inlassablement le diktat des commerçants ?
La cherté de la vie, les empoisonnements alimentaires demeurent des réalités au Gabon ce, malgré la lutte acharnée des ONG qui défendent les droits des consommateurs et des agences chargées de garantir la santé des consommateurs.
Au fil des années, malgré les mesures de l’Etat prises pour assouplir la TVA et les droits de douanes en faveur des commerçants et rappeler à l’ordre ceux qui s’illustraient par un comportement véreux, le constat effectué démontre qu’au Gabon ce sont les commerçants qui font la loi de l’offre. Dans ce cadre précis, la santé des consommateurs importe peu. Ce qui compte c’est de gagner de l’argent.
En effet, en additionnant le prix des aliments de première nécessité, en passant par celui du loyer, de la facture d’eau et d’électricité et des frais de transport l’ardoise s’avère plutôt salée malgré le fait que le salaire moyen ne subisse pas de hausse particulière. « Les marges entre le producteur, le transitaire, le transporteur et le distributeur sont tout simplement exagérées et participent des pratiques spéculatives », reconnaissait le président de la République, Ali Bongo Ondimba en 2011.
D’un point de vue sanitaire, les denrées vendues par certains commerçants laissent parfois à désirer. Les cas récurrents de destructions d’aliments impropres à la consommation effectués par l’Agence gabonaise de sécurité alimentaire (l’Agasa) ou d’empoisonnement d’alimentaire à des fins fétichistes avec des matières fécales, du liquide séminal ou encore des menstrues comme ce fut le cas il y a quelques semaines au quartier Avéa, ces exemples illustrent bien ce danger qui menace la santé des consommateurs gabonais.
Au Gabon le client n’est pas roi et cela, de nombreux Gabonais l’ont compris. Les populations sont confrontées à la hausse des prix décidée par les commerçants et ne peuvent revendiquer grand-chose car lorsqu’ils le font auprès des instances publiques habilitées à traiter la question, c’est à peine si leurs réclamations sont prises en compte. « En tant que consommateurs, nous subissons le diktat aussi bien des prix que des comportements des commerçants », explique un consommateur.
En ce qui concerne le transport urbain, et particulièrement le taxi traditionnel, la donne est la même, tout client est soumis aux caprices du chauffeur qui selon son bon vouloir peut lui-même décider de votre point de chute, s’il estime le parcours trop long.
Au regard du « laisser-aller » et du « laisser-faire » ambiant, voici en substance ce qu’il reste des droits des consommateurs au Gabon, ces derniers sont malheureusement confrontés à une insuffisance de recours et de mesures de répression pour faire valoir leurs prérogatives.