Libreville, Gabon – Le gouvernement gabonais a décidé d’augmenter les salaires des fonctionnaires de 18%, selon une décision prise ce week-end pour calmer le front social en ébullition depuis le 9 février dernier.
Le décret dont Gabonactu.com a pris connaissance annonce la création d’une prime de performance d’une valeur de 18% sur le salaire brut de chaque agent de l’Etat. La prime sera versée chaque mois jusqu’au 1er juin 2015.
Il s’agit d’une mesure transitoire pour ramener les fonctionnaires au boulot. Elle sera retirée après la mise en place du nouveau système de rémunération attendu comme le retour de Jésus Christ par tous les fonctionnaires gabonais.
Le texte est signé du ministre du Budget, Christian Magnagna et contresigné par son collègue de la Fonction publique et de la Reforme administrative, Jean Marie Ogandaga.
Interrogé par Gabonactu.com, le coordonnateur du mouvement Dynamique unitaire, l’aile dure des grévistes, Jean Rémy Yama, a rejeté cette décision parce qu’elle supprime la Prime d’incitation à la performance (PIP) qui est déjà un acquis, selon lui.
Lors d’une assemblée générale sous la pluie ce lundi à l’Ecole publique Martine Oulabou, M. Yama a demandé à ses adhérents de refuser cette augmentation « insuffisante et insignifiante ».
Dynamique Unitaire réclame toujours une augmentation du SMIG de 80 000 à 300 000 FCFA, du point d’indice de 425 à 1 500 et des pensions de retraite.
« Des augmentations de cette valeur exploseraient la masse salariale de 700 milliards à 2 500 milliards de FCFA par an », a indiqué un haut cadre du ministère de la Fonction publique.
« C’est inadmissible pour un pays où le budget national est de 3 400 milliards de FCFA avant la mévente du pétrole », s’est insurgé le fonctionnaire parlant sous le couvert de l’anonymat.
« Nous ferons des simulations pour connaitre l’ordre de grandeur de l’augmentation des salaires de 18% », a-t-il promis.
Le bras de fer est loin de prendre fin. Les cours n’ont véritablement pas repris. Quelques enseignants, notamment expatriés, ont fait cours mais l’ambiance n’était pas ordinaire dans les établissements scolaires publics.