Libreville – Plusieurs sons de cloche tendent aujourd’hui à interpeller les gabonais sur des entrefaites qui démontrent la collusion entretenue clairement au Gabon entre les syndicats et les acteurs politiques de l’opposition.
En effet, de nombreux leaders syndicaux n’ont pas caché ces derniers temps leur appartenance à des partis politiques de l’opposition, certains se retrouveront d’ailleurs à Paris avec des leaders politiques de l’opposition pour appeler à l’insurrection, et d’autres sillonneraient actuellement le pays avec des cylindrés appartenant aux opposants, pour appeler à la non reprise du travail.
Les dangers de cette collusion syndicats-politiques semblent aujourd’hui exacerbés par l’attitude d’une frange des syndicats qui a décidé de maintenir la pression en poursuivant la grève et ainsi entretenir le spectre de l’année blanche, en dépit des récents efforts du gouvernement qui vient de verser 28 milliards de francs CFA de primes d’incitation à la performance (PIP) à 80 000 agents publics dont les enseignants.
Un paiement qui intervient au lendemain des dernières discussions gouvernement-partenaires sociaux et à coté du traitement des dossiers de mille enseignants en cours d’intégration. Toutes choses qui traduiraient donc la volonté de l’exécutif de solder le compte de la tension sociale qui s’observe dans le pays, en attendant l’arbitrage du Chef de l’Etat sur les questions du relèvement de la valeur du point d’indice et de l’augmentation du SMIG.
Sans omettre les acquis des agents de l’Etat en termes de revalorisation des primes et indemnités de transport, d’aide à la propriété, les allocations familiales, concédées depuis l’arrivé du pouvoir actuel, ajouté au contexte de chute du prix du baril de pétrole, dont pâtit forcement l’économie gabonaise.
Pour plusieurs observateurs avertis de la scène politique gabonaise, les syndicats ne sauraient rester campés sur leur mot d’ordre de grève face aux récents efforts du gouvernement, si ce n’est pour s’inscrire dans un agenda politique d’insurrection concerté avec l’opposition.
Ceux qui prêtent ces intentions macabres à l’opposition gabonaise se posent ainsi la question de savoir, qui aurait intérêt à une année blanche ou un manque à gagner des services de l’Etat ?
Leur réponse n’apparaitrait ainsi par élimination, surement pas le pouvoir dont la gouvernance serait ainsi décrié, certainement pas les parents d’élèves qui auraient frais et scolarité payés pour voir leurs enfants accuser un retard scolaire, et absolument pas non plus les syndicalistes apolitiques qui savent qu’on ne peut obtenir les avantages sociaux d’un Etat en déliquescence administrative et financière.
Resterait alors l’hypothèse de la main politique d’une opposition et de certains syndicats avec qui ils sont en collusion, qui y trouverait dans cette crise sociale, un fort argument de campagne en 2016, à moins de manœuvrer pour une précipitation des événements comme au Burkina Faso, ce qui n’est pas gagné d’avance.