Invités à reprendre le travail le 11 mars courant, les enseignants maintiennent leur mouvement de grève. Plus que jamais, il est à craindre que l’année de ne soit pas validée.
L’année scolaire 2014-2015 sera-t-elle sauvée ? Rien n’est moins sûr, à en juger par la tournure que prennent les évènements. Après un communiqué du gouvernement, publié la veille, les appelant à une reprise du travail le 11 mars dernier, les enseignants campent sur leur position, en dépit menaces de suspension de salaires brandies, le 10 mars dernier, par la présidence de la République. «Nous ne reprendrons pas le travail. Nous irons jusqu’au bout», a rétorqué une responsable syndical. Or, considérant que les engagements pris lors de la réunion de travail du week-end dernier ont été scrupuleusement tenus, le gouvernement estime que «rien ne s’oppose plus à une reprise du travail».
Pour le gouvernement, «il ne saurait être question, quelles que soient les revendications, de prendre les écoliers et les étudiants en otage pour des questions de rémunération». «L’Etat entend garantir le respect des libertés citoyennes, la sécurité des personnes et des biens, le droit au travail et les dispositions législatives et réglementaires qui régissent le droit de grève dans la Fonction publique», affirme l’exécutif, assurant les travailleurs, parents et élèves que «toutes les mesures seront prises pour l’accès libre aux établissements publics». Sur le terrain, notamment à Libreville, on a ainsi pu observer que des éléments des forces de sécurité ont été déployés dans tous les établissements.
Si pour l’heure, le paiement des arriérés de la Prime d’incitation à la performance (PIP) du 4e trimestre est effectif à Libreville, l’intégration des agents du pré-primaire dont les dossiers sont conformes avec effet de solde au 25 avril 2015, et la promesse du nouveau système de rémunération visant à améliorer les salaires des agents du secteur public ont également été pris en compte. N’empêche, les grévistes réclament l’augmentation du Salaire minimum interprofessionnel de garantie (Smig) de 80 000 francs à 150 000 francs au minimum et 300 000 francs au maximum et la revalorisation du point d’indice de 400 à 425 francs. Or, le gouvernement a opposé une fin de non recevoir à ces doléances, estimant que cela est «insoutenable pour le bon fonctionnement de l’Etat, la poursuite des investissements et la mise en œuvre du Pacte social».
Avec ce refus, couplé aux menaces brandies par la présidence de la République, la tension est montée d’un cran. A l’issue de l’assemblée générale du 11 mars dernier à Libreville, les enseignants ont réaffirmé leur position de fermeté : pas de reprise des cours sans mesures concrètes. Une position adoptée à l’intérieur du pays, à Port-Gentil notamment, où les élèves ont été une nouvelle fois sortis des salles de classe. Ces derniers entendent bien organiser le 13 mars prochain, une marche pacifique. Le ton est définitivement donné dans cette crise. Et plus que jamais, le spectre de l’année blanche plane.