Raymond Ndong Sima, ancien Premier ministre d’Ali Bongo Ondimba, auteur d’un nouveau livre critique sur la gestion du Gabon sous l’ère Ali Bongo Ondimba a affirmé dans une interview à notre confrère Gabonreview.com que l’alternance est possible par les urnes dans son pays.
« Oui, je crois que l’alternance est possible par les urnes », répond spontanément l’ex chef du gouvernement à une question à ce sujet.
« C’est même la seule alternance raisonnable que tous les démocrates doivent encourager. Ce n’est pas le système électoral qui pose problème, ce sont ses modalités de mise en œuvre. C’est à ces modalités qu’il faut s’attaquer pour rendre le prochain scrutin équitable », argumente celui qui a supervisé les débats et les opérations d’introduction de la biométrie dans le processus électoral dans le pays avec la très contestée société française, Gemalto.
« Je voudrais d’ailleurs rappeler que j’avais présidé la commission sur les modalités de mise en œuvre de la biométrie dans le processus électoral en 2013 dont les conclusions avaient favorisé des élections locales apaisées », rappelle-t-il.
Maixent Accrombessi est-il le vrai président du Gabon ?
« Il n’y a pas de vrai président et de faux président. Il y a un président investi en exercice. C’est lui qui donne à ses collaborateurs le pouvoir de faire ce qu’ils font. Ils agissent donc en son nom. Au demeurant, la Constitution ne reconnaît pas les collaborateurs du président en poste à la présidence. Elle connaît le président, le gouvernement, le Premier ministre et les autres institutions », dit-il en demandant aux lecteurs de lire le chapitre de son livre consacré à cette question.
Le livre de Ndong Sima a pour titre : «Quel renouveau pour le Gabon ?». L’ancien Premier ministre affirme dans son livre il « commence par un rappel du contexte historique de 2009, caractérisé par la mort d’un homme, Omar Bongo Ondimba, qui avait dirigé le Gabon pendant plus de 40 ans. Il revient sur les stratégies des uns et des autres à cette occasion et leurs conséquences ultérieures. Il décrit ensuite les ambiguïtés de mon entrée au gouvernement et de mon arrivée à la Primature. Il présente alors tour à tour les dérives de la gestion courante de l’Etat ; la contestation sociale croissante ; les dysfonctionnements de l’Administration et plus largement de l’Etat ; le décrochage par rapport à la Constitution. Il se termine par un constat sur le virage manqué de 2009 et suggère des pistes en vue de sortir de l’impasse actuelle et pour reprendre le chemin de la construction d’un pays prospère. J’espère que chacun lira ce livre avant de se faire une opinion ».