Quelques jours après l’appel à la mobilisation en vue d’un verrouillage complet des universités et grandes écoles du pays, le gouvernement annonce le paiement des salaires des universitaires grévistes à compter de ce mois. Simple coïncidence ?
Qui a dit que le gouvernement ne savait pas mettre de l’eau dans son vin ? En grève depuis janvier dernier, les enseignants-chercheurs et chercheurs percevront leurs salaires dans quelques jours «par bons de caisse». Selon un communiqué publié le 5 mars courant, le ministère de l’Enseignement supérieur précise que «lesdits bons de caisse seront disponibles à la direction centrale des personnels sise à l’Université Omar Bongo pour Libreville, et auprès du chef du personnel de l’Université des sciences et techniques de Masuku (USTM) pour Franceville».
Rien n’indique cependant combien de mois seront couverts par ces bons de caisses. Qu’à cela ne tienne, cette initiative traduit un certain fléchissement de la position du gouvernement, qui avait affirmé que «les grévistes ne seront pas payés». Une décision qui pourrait amener les enseignants-chercheurs et chercheurs à revoir leur position, à un moment où le spectre de l’année blanche se fait plus pesant que jamais. Cette mesure survient quelques après jours que le Syndicat national des enseignants et chercheurs (Snec) eut invité l’ensemble des enseignants du pays à la mobilisation totale en vue d’un verrouillage complet des universités et grandes écoles.