Alors que son personnel a consenti à reprendre le service depuis le début du mois courant, l’antenne gabonaise de la radio panafricaine est accusée par celle de Paris (France) de diffuser des programmes illégalement.
Dès le début du mois de mars courant, quelques animateurs et techniciens de l’antenne gabonaise d’Africa n°1 ont consenti à reprendre le cours normal des activités. En proie à de sérieuses difficultés financières et logistiques depuis le décès de Mouammar Kadhafi, et l’arrêt du versement des subventions de la Libyan Jamahiriya Broadcasting Corp. (LJBC), la radio panafricaine vivote. Si les personnels ont suspendu leur mouvement de grève, entamé depuis décembre 2014, ce n’est sans nul doute pas parce que leurs revendications ont été totalement satisfaites. Loin s’en faut. Selon Jean Félix Ngawin Ndong, président du Syndicat des communicateurs d’Africa N°1, parmi les revendications satisfaites, on compte la réhabilitation des «lieux d’aisance, les studios, le matériel audio et stéréo, la connexion et les véhicules de liaison». Une petite «victoire» pour les agents de Libreville.
Pourtant, plutôt que de se satisfaire de cette reprise qui augure d’un nouveau départ pour la radio qui reste une des plus écoutée au Gabon et sur le continent africain, l’antenne de Paris (France) se serait insurgée contre la diffusion dite «illégale» de certains programmes par l’antenne de Libreville. C’est du moins ce qu’a récemment révélé La lettre du continent (n°701), qui assure qu’«un lourd contentieux avec la société française Africa Média SA.» est en passe de plomber l’ambiance entre les radios sœurs. A en croire le confidentiel, «Dominique Guihot, patron d’Africa média SA, dont les statuts juridiques sont distincts de ceux de la maison-mère, accuse Libreville de diffuser, sans autorisation, les programmes d’Africa n°1 Ile-de-France à raison de plusieurs heures par jour», violant ainsi les principes établis par les deux médias, contenus dans les accords d’échange de programmes qu’ils auraient signé il y a quelques années.
Des accords contre lesquels le même Dominique Guihot se serait élevé en octobre 2013, avant d’en alerter les autorités gabonaises. Mais depuis lors, rien ou pas grand-chose n’a changé. Et l’affaire, prétend-on, pourrait être portée devant les tribunaux. Ce qui n’est pas pour arranger les affaires de l’antenne gabonaise, engluée depuis plusieurs années dans un redressement judiciaire qui s’éternise.