Pour remédier au traitement dont ils font l’objet de la part des médias publics, les responsables du Front de l’opposition pour l’alternance réfléchissent désormais à la création d’une chaîne de télévision dédiée.
Totalement absents ou presque des médias publics, les membres du Front de l’opposition pour l’alternance disent ne pas vouloir mendier ce qui leur revient de droit, en tant que citoyens et acteurs politiques. Pour les principaux responsables de cette plateforme, victimes de la ligne éditoriale pour le moins douteuse adoptée par Gabon Télévision et Radio Gabon, c’est désormais évident : une chaîne de télévision dédiée à leurs activités doit voir le jour. C’est du moins ce qu’ont affirmé Jean Ping et François Ondo Edou, le 1er mars au cours d’une causerie organisée à Nzeng-Ayong dans le 6e arrondissement de Libreville.
Si les membres du Front de l’opposition pour l’alternance n’ont rien dévoilé de leur stratégie, ils estiment cependant que la création de cette télévision leur permettra d’être plus proches des populations en vue de leur «transmettre le message du Front». D’autant que, affirment-ils, c’est le souhait des Gabonais qui continuent de déplorer la séquestration du matériel de TV+, la chaîne de télévision réputée proche d’André Mba Obame. «Ce sont nos impôts qui paient le matériel de Gabon Télévision et les salaires du personnel qui y travaille», a lancé Jean Ping, interpelé par un jeune militant, avant de s’insurger : «Pourquoi n’avons-nous pas le droit d’en bénéficier comme d’autres ?».
Pour l’ancien président de la commission de l’Union africaine (UA), les responsables de médias publics font le jeu du pouvoir au détriment de l’éthique et du respect des missions qui sont assignées aux organes dont ils ont la charge. De même, se disant solidaires des difficultés et des pressions auxquelles sont soumis des médias tels que TV+, les membres du Front de l’opposition pour l’alternance ont dit réfléchir à sa totale réhabilitation par le pouvoir en place, accusé d’avoir commandité la destruction de son matériel pendant la campagne électorale de 2009, redoutant sans nul doute la force et l’impact de ce média qui émettait alors sur toutes les provinces du Gabon. La télévision qu’ils souhaitent créer, disent-ils, devra couvrir toutes les neuf provinces du pays. Mais pour l’heure, tout reste à l’état de projet….
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