La criminalité faunique est bien une réalité au Gabon et concerne notamment les éléphants qui sont abattus en grand nombre par des équipes structurées et lourdement armées, activées par des trafiquants d’ivoire qui alimentent le marché mondial de l’ivoire.
C’est lors d’une mission organisée par le Directeur Provincial des Eaux et Forêts du Haut-Ogooué, Lucien MASSOUKOU, et la Police Judiciaire, assistés de Conservation Justice et sous le contrôle du Chef de Cantonnement de Leconi, Mr. Jean Louis Kakoua, qu’un trafiquant qui s’apprêtait à finaliser une vente d’ivoire d’éléphants (environ 18 Kg) a été arrêté le 25 février dernier à Mounana.
Monsieur Mohamed, fut pris en flagrant délit de commercialisation, transport et détention des produits d’espèces intégralement protégées en compagnie de son beau-frère et complice nommé NDJOUHOU Eugene, enseignant de profession. Deux autres de ses complices continuent de courir, dont Mr MAMOUAKA Serge Crépin qui avait aussi le rôle de démarcheur.
Un énième cas qui illustre les inquiétudes de l’ONUDC (Office des Nations-Unies contre la Drogue et le Crime) dans le rapport que l’organisme onusien avait remis au gouvernement Gabonais. Comme mentionné récemment dans le Journal l’Union, ce rapport faisait un constat alarmant sur la criminalité faunique au Gabon et laissait voir également « des failles au niveau du corpus législatif national, lequel ne serait pas adapté aux conventions internationales conçues pour la lutte contre la criminalité faunique et forestière. »
En effet, ces criminels fauniques n’écoperont au maximum que d’un emprisonnement de trois à six mois et d’une amende de 100 000 à 10 millions de francs CFA selon notre code forestier. Cela est dérisoire comparativement aux pays voisins où les trafiquants d’ivoire risquent 5 ans de prison au Congo, 3 ans au Cameroun, dix ans au Bénin, et une peine de prison à vie au Kenya ! On comprend dès lors que le Gabon devient un pays ciblé par les trafiquants d’ivoire, réseaux mafieux qui ne s’arrêtent d’ailleurs souvent pas qu’au trafic d’ivoire, d’où le risque important pour la sécurité nationale.