Libreville, Gabon – La coalition syndicale des fonctionnaires dénommée « Dynamique unitaire » a unanimement décidé samedi, à l’issue d’une assemblée générale, tenue à l’école publique Martine Oulabou, de corser la grève entamée depuis le 9 février dernier suite au mépris du gouvernement, a constaté un reporter de Gabonactu.com.
« Le siège sera long et préparons nous à ce long siège », a déclaré Jean Rémy Yama qui a présidé cette assemblée générale dans la cour de l’école Martine Oulabou.
La grève est « comparable à un véhicule que nous avons démarré et que chaque jour qui passe nous accélérons, chaque jour qui passe ce véhicule prend de la vitesse, chaque jour qui passe il deviendra dangereux pour quiconque se mettra en travers de se véhicule », a hurlé le professeur d’université devant ses collègues à jamais excité de poursuivre le mouvement dont l’objectif final est d’arracher du chef de l’Etat et son gouvernement des augmentations du salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG) de 80 000 à 300 000 FCFA, le point d’indice de 425 à 1 500 et enfin une valorisation des pensions de retraite.
La cinquantaine de syndicats membres de Dynamique unitaire a constaté avec regret le « mépris » du gouvernement qui tarde à ouvrir des véritables négociations sur les revendications qui font rêver les 80 000 fonctionnaires de l’Etat. Ceux-ci ont toujours dénoncé une rémunération pas à la hauteur des ressources du pays.
« La principale réponse du gouvernement depuis le déclenchement de la grève c’est la violence », a déploré M. Yama.
Samedi, des policiers ont cadenassé l’entrée principale de l’école publique Martine Oulabou pour tenter d’empêcher la tenue de l’assemblée générale. Après un face à face tendu, ces derniers ont ouvert le portail et les travailleurs ont tenu leur réunion sans incident.
Les grévistes ont également lancé des messages de soutien à la secrétaire particulière de Jean Remy Yama incarcérée à Franceville pour une sordide affaire de légalisation d’un faux diplôme contre la modique somme de 15 000 FCFA.
« Restons solidaires, sans entraver à la justice », a invité M. Yama qui est par ailleurs Secrétaire général de l’Université des sciences et techniques de Masuku (USTM) à Franceville (sud est du Gabon).
« Nous devons lui montrer notre solidarité, parce qu’elle peut « craquer » à tout moment dans ce genre d’épreuve. Je tenais à le dire et vous remercier de votre soutien », a-t-il conclu.
La grève paralyse plusieurs administrations particulièrement les établissements scolaires du primaire, secondaire et les universités. Les élèves du secteur public restent à la maison. Leurs collègues du privé continuent les cours ce qui donne l’impression d’une école à deux vitesses.