Le ministre de l’Éducation nationale et son délégué ont reçu, le 24 février 2014, les leaders syndicaux du système éducatif pour deviser des problèmes du secteur et de l’organisation, le 23 mars prochain, de la «journée nationale de l’enseignant».
Certains penseront ou diront que les enseignants sont sans état d’âme ou qu’ils ne se sentent pas du tout préoccupés par la conjoncture économique actuelle et par la situation de l’école gabonaise qui se meurt progressivement. Dans ce climat en effet, ils souhaitent se retrouver, le 23 mars prochain, dans le cadre de la «journée nationale de l’enseignant», pour réfléchir sur leur statut mais également sur leur part de responsabilité dans le mal être du système éducatif du pays.
«Vous allez célébrer la journée de l’enseignant. C’est très bien. C’est un jour de recréation ou un jour de fête ? Ou ce sera une journée de prise de conscience, de responsabilité, de réflexion ?», a interrogé Ida Assenouet Reteno N’diaye, le ministre de l’Education nationale et de l’Enseignement technique et professionnel qui recevait les leaders syndicaux du système éducatif, en compagnie Calixte Nsie, le ministre délégué chargé de l’Enseignement technique et Professionnel. Plus concrètement, les deux membres du gouvernement interrogeaient leurs hôtes sur l’intérêt et le sens qu’ils donnent à leur profession, leur engagement pour l’éducation, leur patriotisme et leur amour pour la jeunesse gabonaise qui, actuellement assise à la maison, ne demande qu’à être éduquée.
L’inquiétude des responsables de l’Éducation nationale est surtout de voir, dans les prochaines semaines, l’année scolaire se solder par une invalidation si aucun compromis n’est trouvé entre les différentes parties. Ce qui visiblement a ému les leaders syndicaux disposés à sauver l’année scolaire… à condition que la Prime d’incitation à la performance soit payée. «Je crois qu’actuellement tous les acteurs du système éducatif ont constaté que nous sommes entrain de nous acheminer vers une limite au-delà de laquelle, la validation de l’année scolaire peut être compromise. Nous avons pris conscience de cet état de chose. Mais il y a un problème réel qui se pose aujourd’hui, qui est celui de la PIP», a reconnu Clément Kenzo, le secrétaire général du syndicat des enseignants contractuels de l’État gabonais.
Pour Paul Moussavou-Mombo, le secrétaire général de l’organisation syndicale des professionnels de l’enseignement, il faut que l’enseignant qui a une véritable vocation, apprenne à mettre un peu d’eau dans son vin. «Nos enfants doivent repartir à l’école parce que c’est l’avenir de notre pays. Ceux qui nous ont enseigné, qui nous ont donné la possibilité d’être ce que nous sommes aujourd’hui, ont travaillé dans des conditions plus difficiles que nous».
Au finish, les deux parties ont pu s’accorder sur la tenue de la «journée nationale de l’enseignant», mais également sur l’objectif qu’elle devrait viser. «Ça doit être une journée de remise en question de l’enseignant. Placer l’enseignant devant ses responsabilités quant à la crise que nous vivons en ce moment au niveau du système éducatif. C’est en quelque sorte une réappropriation pour que cette journée ne soit plus une sorte de 1er mai bis», a estimé Calixte Isidore Nsie.
Après cette rencontre, Ida Reteno et son délégué ont accordé une audience à la délégation du système des Nations unies conduite par sa coordinatrice générale, Petrus Barry. Objet : discuter de la préparation de la journée de l’enseignant et de la participation des organismes des Nations unis dans la réussite de cet événement.