Les responsables de l’organisation des nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC) ont présenté les 17 et 18 février 2015 à Libreville, le rapport sur la criminalité faunique et forestière au Gabon, devant les membres du gouvernement et les organismes de coopération.
Le rapport est accablant : la criminalité faunique et forestière est bien une réalité au Gabon et concerne notamment « les éléphants qui sont abattus en grand nombre par des équipes structurées et lourdement armées, activées par des trafiquants qui alimentent le marché mondial de l’ivoire ».
Le document laisse voir également des failles au niveau du corpus législatif national, lequel n’est pas adapté aux conventions internationales pertinentes conçues pour la lutte contre la criminalité faunique et forestière. A cela s’ajoute la corruption dans le milieu judiciaire et des forces de sécurité.
Le rapport préconise des nombreuses mesures, entre autres, le renforcement du dispositif juridique de lutte contre la criminalité faunique, la mise en place d’un comité de coordination interministériel et une agence nationale de protection des richesses naturelles, ainsi que le développement des formations spécialisées dans le domaine.
Selon l’ONUDC, la valeur du trafic illicite des produits de la faune est estimée à 8 milliards d’euros par an en Afrique, alors que le commerce illégal du bois génère près de 5 milliards d’euros par an. Les réseaux de criminalité faunique et forestière mobilisent près de 20 milliards d’euros annuellement.