nterpellé en janvier dernier dans le cadre de la mise en accusation du président de la République pour «haute trahison», le Premier ministre n’a pas souhaité accéder à la requête de Jean de Dieu Moukagni-Iwangou.
La comparution du président de la République devant les juges de la Haute cour de justice n’est pas pour demain, contrairement à qu’exigent de nombreux compatriotes depuis les révélations sur l’état-civil et la filiation douteuse d’Ali Bongo. C’est du moins ce qui ressort de la récente réponse faite par Daniel Ona Ondo à Jean de Dieu Moukagni-Iwangou, dont la requête portait sur une convocation du Parlement en session extraordinaire pour la constitution de l’instance judiciaire et la mise en accusation de la première institution du pays.
Le leader de l’UPG-loyaliste, qui avait adressé sa lettre au Premier ministre le 29 janvier 2015, pensait pourtant être dans son bon droit, en lui demandant de convoquer l’Assemblée nationale et le Sénat pour «voter la mise en accusation du chef de l’Etat». Pour le chef du gouvernement, qui a fait parvenir sa réponse dans une lettre datée du 5 février 2015, il n’en sera rien. «Je prends acte du dépôt, par vos soins, de la requête tendant à provoquer la mise en accusation du président de la République devant le parlement pour des faits que vous considérez comme constitutifs de haute trahison», lui a-t-il courtoisement écrit, avant de conclure aussi poliment : «Je ne puis accéder à votre requête.» La raison évoquée : un «défaut de qualité».
Daniel Ona Ondo, a notamment fait observer à Moukagni-Iwangou que «ni les dispositions de la Constitution, ni celles de la loi n°11/83 du 31 décembre 1983 déterminant la composition et le fonctionnement de la Haute cour de justice, ainsi que la procédure applicable devant elle, n’habilite le plaideur et requérant (qu’il est) à (le) saisir d’une telle demande». Aussi, a-t-il indiqué, si la requête du membre du Front de l’opposition pour l’alternance avait prospéré à son niveau, cela l’aurait installé «à tort» dans le rôle dévolu au ministère public.