La mission d’évaluation sur la criminalité liée aux espèces sauvages, menée du 28 mars au 10 avril 2014, par des experts de l’Office des Nations-unies contre la drogue et le crime (ONUDC) vient de publier son rapport.
Effectuée du 28 mars au 10 avril derniers, la mission d’évaluation de la criminalité liée aux espèces sauvages, fait l’objet d’une restitution qui se tient depuis le 17 février courant à Libreville. Effectuée par des experts de l’Office des Nations-unies contre la drogue et le crime (ONUDC), cette mission visait à évaluer l’ampleur et l’impact de la criminalité faunique et floristique au Gabon. «Le commerce illégal d’espèces menacées et en danger, exploité par les organisations criminelles à travers la sous-région, est évalué à plusieurs milliards de dollars», a rappelé le secrétaire général du ministère de la Forêt.
Concrètement, les différents réseaux de criminalité faunique et forestière mobilisent près de 20 milliards d’euros par an. Ils comptent désormais parmi les cinq plus grands réseaux de commerce illicite, à côté du trafic de stupéfiants, des êtres humains, des produits de contrefaçon et des armes. «Ce commerce illégal constitue maintenant un crime transnational et il est en passe de devenir une menace pour la paix et la sécurité sur notre continent», a dit Aimé Moudjiegou Moussavou, estimant que «la résolution de cette question est désormais une affaire de sécurité nationale».
Le Gabon, pays forestier faiblement peuplé, doté d’importantes ressources naturelles, est l’objet d’une menace criminelle transnationale concernant les espèces sauvages de flore et de faune. Les éléphants y sont notamment abattus en grand nombre par des équipes structurées et lourdement armées par des trafiquants qui alimentent le marché mondial de l’ivoire. Des phénomènes associés à cette criminalité, agrégés à une activité d’orpaillage récurrente, en augmentent la dangerosité potentielle pour la stabilité du pays.
La mission, conduite par Pierre Lapaque, représentant de l’ONUDC pour l’Afrique de l’Ouest et du centre, visait à évaluer la menace en matière de criminalité liée à la faune et aux forêts, l’arsenal juridique disponible, le dispositif d’application de la loi ainsi que la coopération technique internationale active dans la matière.