Dans une lettre ouverte aux principales institutions du pays, le président du Syndicat des artistes gabonais (Sya) et du Mouvement citoyen pour la défense de l’identité culturelle du Gabon (MCDICG) leur demande de prendre leurs responsabilités en évinçant le président de la République.
Le président de la République n’est décidément plus en odeur de sainteté auprès du Syndicat des artistes gabonais (Sya) et du Mouvement citoyen pour la défense de l’identité culturelle du Gabon (MCDICG), qui souhaitent son départ. Dans une lettre ouverte, ces entités de la société civile invitent les présidents de la Cour constitutionnelle, de l’Assemblée nationale et de la Commission électorale nationale autonome et permanente (Cenap), le Premier ministre et les membres du gouvernement à prendre leurs responsabilités «en destituant Ali Bongo de ses fonctions de président de la République». Une requête motivée, à en croire le président du Sya, par la dernière sortie d’Ali Bongo sur Radio France International et, plus largement, par ses orientations politiques. «Dès que cet homme a pris le pouvoir, il a commencé par tuer l’identité culturelle du Gabon, pour effacer les Gabonais de souche», accuse Norbert Epandja, qui poursuit : «Il a placé des étrangers au sommet de l’Etat. Aujourd’hui, il est en train de prendre une loi pour réprimer la xénophobie, en somme, pour mettre fin à l’existence du Gabon, un pays où le nombre d’étrangers a largement dépassé la norme internationale».
Dans son réquisitoire, le célèbre chanteur dénonce également l’humiliation du Parlement, la création d’agences gérées par la présidence de la République ou encore les dépenses somptuaires visant à «satisfaire ses ambitions personnelles nourries depuis son enfance et ce, pendant que le peuple souffre». «Jamais dans notre pays nous n’avons connu une telle permanence des forces de défense lourdement armées dans nos villes (…) ni d’attaque de domicile d’opposant, ou encore l’instrumentalisation de la justice par le pouvoir pour régler des comptes aux opposants, aux leaders syndicaux et aux journalistes», affirme-t-il, avant d’ajouter : «Depuis qu’il est au pouvoir, Ali Bongo règne et ne règle tous ses comptes que par la violence». Autant de griefs qui conduisent le Sya et le MCDICG à s’étonner de ce que les destinataires de cette lettre ouverte n’aient pas pris l’initiative de destituer le président de la République. «(Vous avez là une occasion de) montrer à Ali Bongo que le Gabon n’est une propriété privée familiale, mais un pays qui dispose d’institutions et de lois qui doivent être respectées», conclut Norbet Epandja.