Total, le groupe pétrolier français installé dans 42 pays africains pourrait céder les terrains sur lesquels sont implantées ses 3.900 stations-service présentes en Afrique. L'information fait encore l'objet d'une réflexion, mais a été évoquée par Momar Nguer, le directeur général Afrique de la branche marketing du groupe Total.
Après plus de soixante années de présence en Afrique dans la branche distribution de carburant, Total, le groupe français présent dans 42 pays du continent réfléchit désormais sur la possibilité de cession des murs et terrains de ses 3.900 stations-services à travers le continent.
"Nous sommes la dernière major pétrolière à avoir gardé une présence dans la distribution de carburant et nous sommes persuadés que c'était une bonne décision. Mais nous pourrions céder le foncier des stations-services à un fonds d'investissement pour en devenir les locataires", a souligné Momar Nguer, le directeur général Afrique de la branche marketing de Total au cours d’un entretien auprès des journalistes du magazine économique ‘’Jeune Afrique’’.
Cependant, les modalités d'acquisition de ce patrimoine foncier ni même le calendrier d'ouverture de la cession de ce projet n'ont été révélés.
Comment va Total ?
En 2014, Total a réalisé un chiffre d'affaires de 236 milliards de dollars en recul de 6%, pour un résultat net de 12,8 milliards de dollars également en baisse de 10% sur un an.
Ce recul, justifié par la chute des cours du pétrole au dernier trimestre 2014 a conduit le groupe pétrolier à lancer un programme d'ajustement en réponse à cet effondrement. Pour les années avenir, Total prévoit de réduire de plus de 10% ses investissements organiques et de 30% pour les campagnes d'exploration (1,9 milliards de dollars) qui passeront de 26,4 milliards de dollars en 2014 à 23-24 milliards de dollars en 2015.
Suppression d'emplois
"Une baisse des effectifs de l'ordre de 2000 personnes à la fin de l'année" est envisagée par l’entreprise. Cette politique devrait permettre à Total à l'exemple des restructurations annoncées, des baisses des budgets consacrés aux investissements et baisses opérationnelles de faire des économies de l'ordre de 200 millions de dollars et de mieux supporter les effets induis par l'effondrement des cours du baril de pétrole;
Le géant est-il touché?
Total serait-il touché par la situation actuelle du marché du pétrole? La réponse à cette question ne peut-être que "Oui". En soixante-cinq ans de présence en Afrique dans l'exploitation pétrolière, jamais la multinationale n'avait fait une annonce aussi fracassante de la cession de son patrimoine foncier.
C'est peut-être la preuve que le groupe est largement atteint par cette crise et qu'il était important pour lui de mettre en œuvre une stratégie pour trouver les ressources financières nécessaires pour survivre à cette secousse qui affecte en Afrique aussi bien les activités des juniors que celles des majors du secteur pétrolier.
