Surpris par les explications du Premier ministre par rapport aux motivations de la grève générale entamée le 9 février dernier, le regroupement syndical a livré sa part de vérité afin d’épargner l’opinion nationale et internationale de tout jugement approximatif.
La difficulté à s’accorder sur les points de vue et actions entreprises ici et là, pousse les uns et les autres à défendre leur chapelle au mépris de la vérité et de l’intérêt général. Du gouvernement ou des syndicats l’on se demande à qui accorder du crédit ou qui des deux fait dans la mauvaise foi ou la surenchère.
En effet, il ne se passe plus une journée sans que les deux parties ne s’accusent mutuellement, soumettant le reste de la population à la confusion et au doute total. Le dernier exemple en date est le communiqué du gouvernement publié dans le quotidien L’Union du 14 au 15 février dernier contrecarré par la Dynamique unitaire 48 heures plus tard au nom de la «vérité». Cet exercice conduit par le président du syndicat national des enseignants-chercheurs, Jean Rémy Yama et ses pairs syndiqués porte sur trois points précis, à savoir : l’objet du dialogue social, l’authenticité du rapport général de ces rencontres et les contradictions dans le propos du Premier ministre.
Pour les agents publics réunis au sein de la Dynamique unitaire, l’esprit du dialogue social a été volontairement violé par le gouvernement. «Dès la mise en place de la commission ad hoc sur le dialogue social, le gouvernement décida à sa guise qu’il ne s’agira pas des négociations mais d’un simple dialogue. Le plus grave est l’absence ou le mutisme incompréhensible des représentants de la haute administration publique ou du gouvernement dans les différents groupes de travail de la sous-commission «secteur public», alors que les partenaires sociaux y étaient présents et assidus», soulignent-ils.
Si pour Daniel Ona Ondo, l’on peut se réjouir de ce que la concertation d’Agondjé ait permis de discuter sur les revendications des fonctionnaires et de parvenir à des conclusions consignées dans un rapport, l’authenticité du document est mise en doute par la Dynamique unitaire. «Ledit rapport n’a jamais été adopté car il contenait des contre-vérités délibérément et insidieusement ajoutées à sa rédaction. Les organisations syndicales du secteur public l’ont d’ailleurs récusé en votre présence à sa lecture par le rapporteur général», souligne le regroupement syndical, qui estime que remettre un tel document au président de la République «aurait été comme faire du faux et usage de faux».
S’agissant du mouvement de grève que la Dynamique unitaire observe depuis le 9 février dernier, celui-ci paraît infondé voire illégal. Un avis que les syndicalistes jugent fantaisiste du fait que la loi 18/92 sur les organisations syndicales n’encadre pas le dépôt d’un préavis de grève, mais oblige l’autorité administrative à recevoir les signataires du préavis de grève dans un délai de 48 heures. «Rappelons que le patriotisme passe d’abord par le respect par l’autorité administrative des principes de droit, des libertés fondamentales et surtout du respect des engagements pris. Votre communiqué aura au moins le mérite de rétablir la vérité sur l’état réel du nouveau système de rémunération», lancent les syndicaliste à l’endroit du Premier ministre, avant de lui demander d’assumer «(ses) responsabilités devant les travailleurs du Gabon et devant le président de la République».