Au titre des nombreuses conséquences de l’effondrement du coût du baril de pétrole, les pays producteurs, à l’instar du Gabon, devraient voir leur note revue à la baisse par Standards & Poors.
Si depuis le 9 février dernier le Cameroun et le Congo, deux des pays producteurs de pétrole les plus importants de la sous-région, sont désormais fixés sur l’appréciation de Standard & Poor’s, plusieurs semaines après l’effondrement du coût du baril de pétrole, d’autres, à l’instar du Gabon, devraient voir leurs notes considérablement abaissées. Un revirement justifié par le seul fait de la crise qui secoue l’industrie pétrolière mondiale depuis janvier dernier.
De fait, alors que l’agence de notation a récemment annoncé qu’une actualisation s’impose dans les notes attribuées à des différents pays, le Cameroun, peu dépendant du pétrole qui, relève le site de Jeune Afrique, ne représente que 7% du PIB nominal et 30 % des recettes fiscales, s’est vu maintenu à la note de B- quand le Congo a dû déplorer le fait de passer de B+ à B avec des perspectives stables. Une réévaluation qui guette désormais tous les pays, dont la seule issue de secours demeure la mise en œuvre de réformes en vue de gérer au mieux la crise.
Pour le Gabon, qui devrait être fixé le 13 février courant selon un communiqué de Standard & Poor’s, et dont l’économie stagne entre BB- pour ce qui est de la note de crédit à long terme et B pour le court terme, en plus des perspectives jugées «stables», une crainte semble se lire sur les visages des dirigeants, bien que la plupart affirment avoir anticipé. Nul ne doute pourtant que le Gabon pourrait voir sa note baisser d’un cran. D’autant que l’agence qui, en octobre 2014, avait anticipé un cours de 90 à 100 dollars le baril de Brent entre 2015-2018, table désormais sur un cours de 55 dollars le baril en 2015 et de 70 dollars en moyenne d’ici à quatre ans.
Pour l’heure, le gouvernement, qui tente de rassurer ses partenaires internationaux et les potentiels investisseurs, annonce de nouvelles mesures. Ainsi, bien que controversées, des réformes telles que la libéralisation des importations des produits pétroliers, la mise en place de l’autorité de régulation des prix des produits pétroliers et l’investissement dans la capacité de stockage des produits pétroliers, annoncées au terme du Conseil des ministres du 29 janvier dernier sont supposées permettre au pays de faire face à la situation actuelle. De même, la création d’un fonds de stabilisation des ressources pétrolières qui, dit-on, «permettra de stabiliser lesdites ressources budgétisées et de garantir la continuité dans les actions entreprises», apparaît comme un des tournants obligés que le gouvernement entend emprunter au plus vite. «Ça devrait marcher !», lance les plus optimistes. Wait and see…