Après l’échec de leur rencontre du 9 février dernier avec le Premier ministre, les membres de la «Dynamique unitaire», qui ont annoncé la poursuite de la grève, sont invités à mettre de l’eau dans leur vin.
Pour Louis-Patrick Mombo de la Conasysed, «c’est la déception totale». Le rendez-vous du 9 février dernier au cabinet du Premier ministre a accouché d’une souris. Daniel Ona Ondo aurait été «induit en erreur par Jean-Marie Ogandaga». Les syndicalistes accusent le ministre de la Fonction publique et de la Réforme administrative de ne pas faire convenablement son travail, et notamment d’être l’auteur du retard pris dans la mise en œuvre du nouveau système de rémunération des agents de l’administration publique, qu’il souhaite rendre effectif dans les cinq prochains mois. Une option qui, selon les membres de la «Dynamique unitaire», fausse tout le débat. D’où l’échec de la rencontre avec le Premier ministre et la détermination de cette plateforme à poursuivre son mouvement de grève générale illimitée, annoncé le 7 février 2015.
Si la «Dynamique unitaire», au terme de cette rencontre qu’elle assimile à «une mesure dilatoire», s’est montrée plus déterminée que jamais, ses anciens alliés du Syndicat national des personnels de santé (Synaps), de l’Alliance pour le renouveau syndical au Gabon (Aresga) et de l’Union des syndicats de l’administration publique, exclus sur fond de soupçon d’«entente avec l’ennemi», se sont montrés peu surpris par cette déconvenue qu’ils ont mis sur le compte de l’impatience et de la trop grande agitation de certains leaders. Aussi, des leaders syndicaux, à l’instar de Franck Biyogho et Serge Mikala, intervenant sur la matinal de Gabonews FM, le 10 février 2015, ont appelé les responsables de la «Dynamique unitaire» à «mettre un peu d’eau dans leur vin», s’ils veulent que leurs revendications communes aboutissent.
Pour les leaders exclus, qui disent partager la même détermination que les membres de la «Dynamique unitaire», qui revendique une cinquantaine d’organisations syndicales, la cacophonie clairement perceptible au sein du mouvement syndical n’augure rien de bon. Et certainement pas de bons résultats sur les négociations engagées avec le gouvernement. Plutôt que de durcir le ton et se braquer, les syndicalistes ne devraient-ils pas attendre que le rapport des travaux d’Agondjé soit officiellement transmis au président de la République comme promis par Daniel Ona Ondo qui, du reste, a également promis de s’impliquer personnellement ? Les promesses des autorités étant ce qu’elles sont, certains disent comprendre l’entêtement de la «Dynamique unitaire».