LIBREVILLE – La grève générale illimitée prévue pour ce lundi, à l’issue de l’assemblée générale tenue samedi dernier, à Libreville, par une cinquantaine des syndicats des agents publics regroupés au sein de la « dynamique unitaire », n’a pas été totalement suivie dans toute l’administration publique gabonaise, a constaté l’AGP.
« Comme vous pouvez le constaté, les travailleurs sont en train de partir de leurs bureaux pour se rassembler tous ici, c’est pour montrer que le mouvement est suivi dans notre ministère », a déclaré un agent rencontré au rez-de-chaussée du ministère de l’Agriculture où le mouvement de grève est très suivi.
Selon les informations glanées sur place, les grévistes revendiqueraient le paiement de leur prime de rendement suspendu depuis des mois, au détriment de la PIP (Prime d’incitation à la performance), la reprise du transport du personnel et trouver un bâtiment uniquement pour le ministère de l’Agriculture
En revanche, au Centre hospitalier universitaire de Libreville (CHUL), l’ancien hôpital général, les blouses blanches étaient bien présentes, ignorant royalement le mot d’ordre de grève.
« Je ne suis pas syndiqué. Je ne suis pas concerné par ce mouvement de grève. L’on ne peut pas pour un oui ou un non avoir recours à la grève. Nous sommes dans un secteur vital et j’estime qu’il faut en tenir compte », a lancé Jeanne, une infirmière rencontrée au service des urgences du CHUL.
Cet appel à la grève vient se greffer à d’autres mouvements d’humeur déclenchés depuis plusieurs semaines dans certaines administrations publiques, notamment dans le secteur de l’éducation où la Convention nationale des syndicats du secteur éducation (CONASYSED) a lancé depuis lundi dernier, un mouvement de grève qui paralyse à nouveau le système éducatif.
Depuis plus de deux semaines, les agents du ministère des Travaux publics observent aussi un mouvement de grève pour réclamer la réhabilitation et le paiement de leurs arriérés de prime de rendement de trois trimestres de l’année dernière.
Au ministère du Budget, les agents de la solde observent une grève depuis quatre mois.
La nouvelle montée de fièvre serait due à la non application au mois de janvier dernier par le gouvernement du nouveau système de rémunération consigné dans le rapport du groupe N°1 de la sous commission « secteur public », des assises sociales d’Angondjé.
Dans une émission télévisée sur Gabon Télévision (la chaine publique) mercredi dernier, le ministre de la Fonction publique, Jean Marie Ogandaga avait déclaré que le nouveau système de rémunération est en cours d’élaboration et qu’il pourrait être achevé dans un délai de six mois.
