Invité par François Hollande à intervenir lors du premier Forum franco-africain ‘pour une croissance partagée’, le président, Ali Bongo Ondimba a émis le vœu de voir la relation sud-nord entrer dans une « nouvelle configuration », indique un communiqué de la direction de la communication présidentiel parvenu samedi à l’AGP.
Terre de promesses pour les investisseurs, berceau d’une jeunesse de mieux en mieux formée, miroir des grands enjeux écologiques, l’Afrique aspire à « concevoir un modèle de développement » respectueux de ses valeurs et intégré à l’économie mondiale.
L’heure n’est plus au déni de notre héritage commun ». Un an après le sommet franco-africain de l’Élysée, le commandement réaliste du président gabonais sonne comme une nécessaire clarification : Libreville et Paris connaissent leur histoire et cet héritage, aujourd’hui assumé, doit permettre un nouveau départ. C’est la communauté AfricaFrance qui vient d’être lancée à Paris par les présidents Hollande, Ouattara, Sall et Bongo Ondimba.
Idée portée par l’économiste Lionel Zinsou, cette organisation prend la forme d’un réseau social qui rassemble des États, des entreprises, des collectivités locales, des associations et des établissements d’enseignement et de recherche. Un ensemble collaboratif sous gouvernance privée constitué des bâtisseurs de l’Afrique de demain. Une communauté d’énergies pour innover, commercer, diffuser, partager.
« Le nouveau partenariat à bâtir a besoin d’hommes et de femmes engagés, déterminés et confiants en l’Afrique », indique le Chef de l’État.
La France doit « soutenir davantage la transformation locale de nos matières premières ». Dans le domaine du bois, le succès est au rendez-vous. Dans celui des mines, le complexe métallurgique de Moanda « a généré des centaines d’emplois directs et a par là même soutenu les activités du groupe Eramet ». Voilà bien ce que le président de la République veut pour le Gabon : « des partenariats robustes mutuellement bénéfiques, incluant les PME de nos pays respectifs, véritables moteurs de croissance et de création d’emplois ».
Cette « impérieuse exigence » de la transformation locale des ressources naturelles est la clé d’une croissance plus inclusive, donc stabilisatrice pour les sociétés continentales.
C’est aussi, souligne Ali Bongo Ondimba, la seule manière de construire un partenariat plus durable entre l’Afrique et la France dans une logique de gagnant-gagnant, faite de pragmatisme, d’équité et de flexibilité.
Devant les 700 délégués du forum baptismal d’AfricaFrance, en présence des dirigeants des groupes partenaires (Egis, Meridiam, Sncf, BPCE, Jeune Afrique, Société Générale, Total, Alstom, Bureau Veritas, L’essentiel, Itron, Orange, PWC, Soget, Air France, EDF), le Chef de l’Etat a estimé que les populations, et en particulier les jeunes, attendaient des « réponses urgentes, adaptées, concrètes et durables » sur des points précis : le renforcement du capital humain par des offres de formation adaptées aux exigences de développement des pays ; le développement des infrastructures, en particulier énergétiques ; le soutien à l’innovation et au transfert des technologies ; la recherche de financements innovants destinés à viabiliser les projets des jeunes entrepreneurs.
Pragmatique, fondée sur l’équité et la flexibilité, cette « logique de gagnant-gagnant » doit s’imposer, conclura Ali Bongo Ondimba, comme seule manière de construire un partenariat plus durable entre l’Afrique et la France.