Publication du groupe Nord Edition, l’hebdomadaire à succès réputé plutôt proche de l’opposition, a lancé, le 29 janvier dernier, un média en ligne, s’offrant ainsi une davantage de visibilité… et de liberté, dans le pur esprit de la TAZ d’Hakim Bey.
Longtemps annoncé, le lancement de la version numérique de l’hebdomadaire Echos du Nord, réputé plutôt proche de l’opposition et caracolant en tête des ventes dans le pays, s’est finalement déroulé le 29 janvier dernier. Devant un parterre d’invités composé de la crème du Front de l’opposition pour l’alternance, de diplomates, personnalités de la société civile, du monde de la culture et de l’intelligentsia, ce nouveau média, www.echosdunord.com , a été présenté dans toute sa dimension.
La version électronique n’ayant pas vocation à remplacer le tabloïd, ce site internet se présente comme un média à part entière, avec sa ligne éditoriale, sa perception des choses et son style. Il représente l’aboutissement d’un projet constituant la troisième étape d’un édifice qui en comptera au total cinq. Selon son coordonnateur, Marc Ulrich Malekou, outre la mise en ligne des différents numéros de la version papier, de nombreux articles, reportages, magazines constitueront le contenu de ce média numérique. La qualité, la fiabilité des sources, la véracité des informations, l’objectivité et la crédibilité seront les maîtres-mots de cette rédaction, qui entend être à la hauteur de la notoriété acquise par la version tabloïd. «Parce que Echos du nord a choisi de ne dire que la vérité, même quand celle-ci peut susciter des inimitiés et des frustrations chez des proches», note un journaliste de ce groupe de presse. En d’autres termes, les missions d’echosdunord.com se résument en un triptyque : «liberté de dire, liberté de penser, liberté de choisir».
Agrémentée par le monument de la musique gabonaise, Pierre-Claver Akendengue, cette soirée de présentation a donné l’opportunité à Antoine Sima-ye-Ndong, gérant de Nord Editions, et à Désiré Ename, directeur des publications qui intervenait par vidéoconférence depuis la France, de retracer le chemin parcouru. A les en croire, les embûches, la persévérance, l’abnégation mais aussi l’apprentissage auront ponctué ces neuf années. Instruite par ce passé et forte de ce capital, la rédaction d’echosdunord.com se lance donc dans une nouvelle aventure où elle ne s’engage pas en novice. «Nous ne venons pas pour gonfler les rangs en étant un organe de presse en ligne de plus. Nous venons nous faire une place», a lancé Désiré Ename, profitant de l’opportunité pour rendre hommage aux pionniers du genre au Gabon.
Zone autonome temporaire
Echos du Nord qui n’a que trop souffert des mises en demeure, suspensions et menaces sur l’intégrité physique de ses animateurs, s’installe ainsi dans la Zone autonome temporaire (TAZ) théorisée par Hakim Bey. Inspirée des cachettes et des réseaux interlopes d’information des pirates et corsaires du XVIIIe siècle, «La TAZ est un moment d’espace libéré où les rapports de domination doivent être abolis. Ces instants font entrevoir que quelque chose d’autre que la fatalité quotidienne est possible même si il est vrai que ces moments où tout semble s’écrouler sont en décalage avec la réalité, qui rappelle en général vite à l’ordre», écrit Hakim Bey avant d’ajouter : «Si la TAZ est un campement nomade, alors le Web est le pourvoyeur des chants épiques, des généalogies et des légendes de la tribu ; il a en mémoire les routes secrètes des caravanes et les chemins d’embuscade qui assurent la fluidité de l’économie tribale ; il contient même certaines des routes à suivre et certains rêves qui seront vécus comme autant de signes et d’augures.» La petite tribu de Désiré Enam et Jonas Moulenda y est désormais.
Le nouvel espace de liberté présente actuellement quatre rubriques : Une, Editorial, Politique et Economie. Des articles sont également publiés en flux-tendu sur la page principale du site. En souhaitant la bienvenue à echosdunord.com dans le monde trouble des technologies de l’information et de la communication (TIC) où la vérité d’hier n’est pas forcément celle d’aujourd’hui, l’équipe de Gabonreview salue cette initiative qui participe de la multiplication des espaces de liberté et de la lutte pour la liberté d’expression et la liberté de la presse.
