Le président de la Fédération gabonaise de boxe, Clément Sossa Simanwango, a été arrêté à son domicile sis au quartier Soduco, le dimanche 1er février 2015 à 9 h, alors qu’il venait d’offrir à la nation gabonaise son premier champion de boxe professionnelle, Taylor Mabika.
Le mariage entre la Fédération gabonaise de boxe (Fegaboxe) et Yoka Com’Event, organisateur à Libreville du championnat du monde de boxe version IBU-lourds-légers, n’aura été que de courte durée. Il a volé en éclat au lendemain de la victoire de Taylor Mabika, pour une affaire de per diem non versés à temps aux officiels de l’International Boxing Union (IBU).
Selon une source de la famille du président fédéral, «un escadron d’agents de la Police judiciaire, armé jusqu’aux dents et arrivé à bord de deux pickups de marque Nissan», a fait irruption à la résidence de Clément Sossa Simanwango et en est ressorti avec celui-ci, non menotté et accompagné de l’un de ses fils, le nommé Florent Sossa. Les deux personnes interpellées ont été emmenées au siège de la Police judiciaire, sis au centre-ville de Libreville.
Les mobiles de cette interpellation diffèrent selon les sources. Un membre de la Fegaboxe indique que, le 30 janvier lors de la séance de pesée d’engagement, une altercation a eu lieu entre Sossa Simawango et la représentante de l’IBU venue des USA pour superviser le challenge entre l’Américain Tyler Seever et le Gabonais Taylor Mabika. Il se raconte que jusqu’à ce moment là, les experts américains n’avaient toujours reçu leurs émoluments. Ce qui, dit-on, aurait suscité la mauvaise humeur de cette dame. Certains journalistes soutiennent que celle-ci a eu des accrochages avec quelques-uns d’entre eux autour de cette séance de pesée. Ayant eu vent de la situation, Aristide Assele, membre de Yoka Com’Event, se serait rapproché par téléphone de Clément Sossa Simanwango en vue d’être fixé. S’en serait suivi une altercation verbale avec des propos du genre «Tu verras ça, Sossa. Je vais te montrer ce que tu cherches… Ne pense pas que tu peux détourner le budget prévu pour les officiels», attribués à Aristide Assele, tandis que le président de la Fegaboxe aurait rétorqué : «Je sais pour qui tu roules, mon petit. Tu ne peux rien me faire !»
Selon une source policière, Clément Sossa Simanwango rechignait à payer les amendes consécutives au surpoids de Taylor Mabika qui, la veille, avait des kg de trop. Il aurait encore fait retarder la pesée d’engagement pour perdre 500 g de trop qui lui restaient ce jour-là. Cette entorse aux règles serait à l’origine du courroux de la représentante de l’IBU et de la dispute avec le patron de la boxe gabonaise. La même source rapporte que l’Américaine aurait alerté son ambassade à Libreville qui aurait pipé un mot au ministère des Affaires étrangères.
Toutes les versions ont donc un dénominateur commun : l’argent à verser aux Américains. Sossa Simanwango aurait-il jonglé avec les fonds ? Une chose est sûre : l’homme a été relaxé par la Police judiciaire le jour même de son interpellation aux environs de 18 h 30. Toute déclaration publique lui aurait été interdite, «pour nécessité d’enquête». Au moment du bouclage de cet article, tous les contacts téléphoniques du président de la Fegafoot étaient fermés. Vraisemblablement, c’est un conflit de paternité de l’évènement qui ta tourné au vinaigre.