Une conférence débat a été animée récemment par les membres d’une ONG qui œuvre dans le domaine de l’agriculture dénommée Initiatives Recherches Développement Conseils (IRDC-Africa) sur « la sécurité alimentaire : solution durable à la crise socio-économique au Gabon
« Dans tous les Etats(…) la sécurité alimentaire garantie la qualité et la quantité des aliments que consomment les populations(…) C’est dans cette optique que l’ONG IRDC-Africa a organisé des campagnes médiatiques pour faire passer le message (…) L’objectif de nos actions est de sensibiliser le grand public pour éviter le langage des sourds (…) Nous avons une certaine expérience dans le domaine de l’agriculture (…) La preuve dans le cadre du projet GRAINE, nous accompagnons le Groupe OLAM dans la mise en œuvre de ce dernier », a indiqué le coordonateur des programmes de l’IRDC-Africa, Hervé Omvo Ovono.
Et de poursuivre : « Pour l’agriculture, l’élevage et la Pêche, l’on constate une absence de statistiques réelles ; une production locale insuffisante pour couvrir le marché national ; des denrées alimentaires majoritairement importés à près de 90% (…) Il s’agit pour l’ONG IRDC-Africa, d’abord d’apprendre au travers de ce genre d’exercice, mais aussi de proposer son expertise pour contribuer à l’amélioration de l’agriculture au Gabon, en tenant compte du fait que le Gabon doit octroyer 6 % par an de son budget au Plan de Développement Agricole, et non 1% comme c’est le cas en ce moment(…) L’aspect de la formation et d’appui aux agriculteurs en passant par la réhabilitation des routes est également à prendre en compte ».
Avant d’ajouter : « Que fait l’Etat gabonais pour pallier à ces insuffisances ? Quelle place tenons-nous dans le secteur primaire ?(…) Au Gabon, il ressort que le Gouvernement n’investi pas assez pour l’agriculture, l’on en veut pour preuve, en 2012, le budget de l’Etat était de 2453.10 milliards dont 22.196 milliards pour le secteur agricole, soit 0,9% du budget national, 15 milliards sont également alloués à l’investissement, soit une augmentation globale de 0,49% du budget alloués entre 2004 et 2014 (…) Ainsi, rien n’est fait pour atteindre l’auto suffisance alimentaire, pire la sécurité alimentaire, et le peu que l’Etat investi n’est pas visible sur le terrain, malgré la mise en place des agences dans le domaine de la sécurité alimentaire ».
« Nonobstant l’engagement de l’Etat au niveau national, avec la mise en place du Programme National de Sécurité Alimentaire (PNSA), de l’Office National de Développement Rural (ONADER) et biens d’autres politiques de développement agricole depuis 2011, l’on ne perçoit pas encore l’effectivité de leur fonctionnement (…) Je suis tenté de me poser la question de savoir si l’Etat respect-il ses engagements vis-à-vis de ces institutions ?(…) L’Etat met plutôt l’accent de plus en plus dans les aspects de contrôles et inspections plutôt que dans l’incitation à la production (augmentation de la productivité), car ces aspects font rentrer de l’argent rapidement ! (…) Au moment ou le Président de la République vient de lancer le projet GRAINE, il serait souhaitable pour ce dernier d’impliquer les ONG locales qui ont l’expertise dans le domaine agricole pour pouvoir lutter contre la pauvreté et la précarité (…) L’ONG IDRC-Africa est une structure qui a déjà fait ses preuves aussi bien sur le plan national qu’international », a épilogué l’orateur.
Il sied de rappeler qu’un séminaire atelier était organisé du 14 au 16 janvier 2015 à Libreville par la Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale (CEEAC) sur les stratégies de communications en vue d’une meilleure appropriation de la réalisation du Programme Détaillé de Développement de l’Agriculture en Afrique (PDDAA), en vue de rendre visible la transformation des économies des pays membres de cette institution.
Selon les engagements pris à Maputo au Mozambique par les Chefs d’Etats africains, 10 % du budget national de chaque Etat, devrait être au moins investi pour obtenir un taux de croissance moyen annuel de 6 % en production agricole.
IRDC-Africa a été fondée en 2009 pour « le développement et la valorisation du secteur primaire ».